Lédito

L'info n°2025/11/22

Pour une réforme des pensions non sexiste

Anne Léonard, secrétaire nationale

Le relèvement de la pension minimum était une urgence sociale, obtenue dans l’accord gouvernemental. Pour atteindre 1.500 euros, la pension minimum augmentera de 11% entre 2020 et 2024, à quoi il faut ajouter les montants de l’enveloppe bien-être. Il s’agit d’une très bonne nouvelle. La moins bonne concerne le durcissement d’accès à cette pension minimum. Le gouvernement fédéral a décidé cet été d’introduire une condition supplémentaire de 20 ans de «travail effectif». Seuls les congés de maternité, d’allaitement, pour soins palliatifs et l’inactivité due à un handicap, seront assimilés à un emploi effectif. Il existera un régime limité et complexe pour les malades de longue durée. Aucune période de chômage n’est prise en compte, ce qui va exclure un nombre important de travailleurs et, surtout, de travailleuses de l’accès à la pension minimum.

La notion de «travail effectif» va donc pénaliser plus durement les femmes dans le calcul de leur pension. La réforme pourrait coûter jusqu’à 440 euros par an à une femme sur sept ayant droit à la pension minimum. L’accord de coalition fédéral indiquait pourtant que la réforme des pensions «doit tenir compte des inégalités entre les hommes et les femmes».

Nous appelons à une réforme qui ne discrimine pas les femmes. Ne pas tenir compte, par exemple, du congé parental, du crédit-temps, du congé de naissance, du temps partiel avec maintien de droits et allocation de garantie de revenus (AGR) et des périodes de chômage est un mépris total des réalités et conditions de travail des femmes en particulier, mais également de tous les travailleurs!

C’est un changement majeur des règles du jeu des droits à la pension. Et c’est grave!

Nous le rappellerons en front commun le 28 novembre, dès 13h, devant la Tour des pensions à Bruxelles.