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L'info n°2223/12/22

Crise énergétique Automne de mobilisations partout en Europe

Les prix de l’énergie comme les taux d’inflation flambent. Les revenus ne suivent pas. Plus de 20% d’inflation dans les pays baltiques, entre 10 et 20% dans les pays de l’Europe de l’Est, et plus de 10% dans la zone euro depuis le début de 2022, très souvent sans indexation des revenus. Partout en Europe, les travailleuses et les travailleurs manifestent de plus en plus contre ces immenses pertes de pouvoir d’achat. La Confédération européenne des syndicats (CES) propose un plan en six points, au centre des revendications syndicales auprès des institutions européennes.

Thomas Miessen


En octobre, la CES a proposé
un plan contre la crise au Parlement européen.

Le plan (à lire dans l’app de L’Info), présenté le 5 octobre au Parlement européen à Strasbourg, souligne avant tout que «cette crise est due aux profits excessifs, et non aux salaires». Il demande des mesures spécifiques concernant l’énergie pour toute l’Europe, mais plus largement des mesures concernant également les revenus, car la crise énergétique est avant tout une crise d’inégalités profondes. C’est le coût de la vie qui est devenu inabordable. Au centre de la présentation devant les députés présents au Parlement européen, des témoignages, comme celui de Nancy Seutin, travailleuse liégeoise en titres-services et déléguée CSC Alimentation et Services: «Il faut choisir quelles factures payer. Le logement est bien sûr prioritaire au risque de se retrouver à la rue. Viennent ensuite le chauffage, et l’essence pour la voiture pour me rendre au travail. De nombreux collègues ont fait le choix de ne pas chauffer leur maison cet hiver. En ce qui concerne la nourriture, ici aussi c’est très difficile. Les produits alimentaires de base sont pratiquement inabordables, mais il faut choisir. Il faut donc faire avec ce qu’on a mais il est impossible pour moi de tout payer».1

De nombreux collègues ont fait le choix de ne pas chauffer leur maison cet hiver.

Javier Pizzaro, ouvrier agricole en Espagne depuis 30 ans, est dans une situation semblable: «Aujourd’hui, le salaire minimum en Espagne est de 1.150 euros. C’est ce que je gagne. Une famille normale est au seuil de pauvreté avec ce revenu. Le mois dernier, mes dépenses incluaient: l’électricité - 130 euros; ma mensualité hypothécaire - 350 euros; l’eau - 40 euros; l’essence pour me rendre au travail - 150 euros; d’autres dépenses comme les frais de gestion de l’appartement et le téléphone - 150 euros; sans oublier les taxes indirectes que je dois évidemment aussi payer.» 

Des parlementaires de différents groupes présents lors de cet événement sont très critiques à l’égard des positions actuelles de la Commission et du Conseil. Ils appellent, entre autres, à plus de solidarité européenne et à une taxation effective des surprofits. Force est de constater que certains s’opposent à des initiatives pour le pouvoir d’achat, même dans ce contexte dramatique. C’est notamment le cas de l’extrême droite et de la NVA, qui ont voté contre une résolution ce même 5 octobre. 

Dernière minute: Les ministres ont conclu, le 20 décembre dernier, un accord sur le plafonnement du prix du gaz.

1. Lire les témoignages complets sur https://lacsc.co/ces_temoignages

Signez

la pétition

Demandons aux décideurs euro-péens de mettre fin à la crise du coût de la vie, sur la base du plan en six points de la CES: