Nous maintenons la pression
«Gelez les prix plutôt que les salaires » a déclaré Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC.
Dans la continuité de la grève nationale du 9 novembre, plus de 20.000 manifestants ont bravé le froid glacial pour venir défendre les revenus des travailleurs face aux salaires bloqués, à l’inflation et l’explosion du prix de l’énergie.
David Morelli
Depuis plus d’un an maintenant, la CSC et ses militants se retrouvent régulièrement dans la rue pour faire pression sur le gouvernement afin de mettre à bas la loi sur la norme salariale, qui bloque toute possibilité de pouvoir augmenter les salaires bruts. Depuis la manifestation du 6 décembre 2021 sous le slogan «La vie est chère. Il faut de meilleurs salaires», la hausse vertigineuse du coût de la vie et des factures d’énergie ont rendu les questions des salaires et du pouvoir d’achat toujours plus aigües, et cette revendication d’autant plus légitime et pertinente.
Face aux réponses largement insuffisantes du gouvernement pour remédier à la difficulté croissante d’une part de plus en plus importante de la population de boucler les fins de mois, plus de 20.000 militants ont manifesté le 16 décembre dernier, en front commun, dans les rues de la capitale. «Gelez les prix plutôt que les salaires» a déclaré Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. «Nous avons besoin d’un blocage des prix de l’énergie. Nous avons besoin de savoir, lorsque nous allumons le chauffage, combien cela va coûter».
Une importante délégation de la Confédération européenne des syndicats a également pris part au rassemblement, en solidarité avec la situation en Belgique. Avec cette délégation de travailleurs européens, eux aussi gravement touchés par la crise, les manifestants ont une nouvelle fois exprimé leur mécontentement vis-à-vis de certaines mesures prises par le gouvernement (diminution du droit au crédit-temps pour les soins aux enfants, réforme des pensions qui précarise les femmes, extension des flexi-jobs…) mais aussi vis-à-vis de celles qui tardent à l’être: déblocage de la loi sur la norme salariale, blocage des prix de l’énergie, augmentation des salaires bruts, plus grande contribution fiscale des entreprises et du capital, mise en œuvre d’une réforme des pensions non sexistes…
À l’avant-veille de la journée internationale des migrants (voir ci-dessous), les manifestants ont pu, le long du parcours, croiser un Grinch à qui la CSC Migrants demandait de ne pas saboter la Noël des travailleurs et, en solidarité avec les sans-papiers, de mettre en place une vraie politique d’accueil et de les laisser travailler sans être exploités.
La CSC Migrants a adressé ses vœux au «Grinch».
«Nous resterons mobilisés aussi longtemps qu’il le faudra», a prévenu Marie-Hélène Ska. «Que ce soit en décembre, en janvier, en février et aussi longtemps que des solutions satisfaisantes n’auront pas été apportées, nous resterons mobilisés. Il ne revient pas à la population de payer la spéculation et la folie des prix d’aujourd’hui». L’annonce, quatre jours après la manifestation, d’un accord européen sur le plafonnement du prix du gaz constitue une première réponse à l’une de ses revendications, et un premier pas notable dans la lutte contre l‘inflation galopante (lire la réaction de la CSC dans l’app de L’Info).