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L'info n°309/02/2024

Jobs étudiants: l’Open Vld dépasse les bornes!

Les Jeunes CSC, les Jeunes FGTB, ABVV Jongeren, Jong ACV et la Fédération des étudiants francophones (Fef) s’opposent à la proposition de loi de l’Open Vld abrogeant les limitations applicables à l’occupation d’étudiants jobistes. Pour le front commun syndical, le texte contribuera à accroître la précarité des étudiants et des étudiantes.

D.Mo.

Déposée le 19 janvier dernier, la proposition de loi de Tania De Jonge et Vincent Van Quickenborne s’attaque au peu de régulation existant sur le marché du travail des jobistes. Alors que la question de la précarité étudiante n’a jamais été aussi urgente en Belgique, les libéraux flamands font le choix de privilégier les intérêts patronaux.

Suppression du plafond

Le système d’emploi étudiant tel qu’il existe aujourd’hui ne profite pas à l’étudiant. Les travailleurs sous contrat classique bénéficient de droits et d’avantages, contrairement aux travailleurs étudiants. En supprimant le plafond actuel de 600 heures de travail par an, les libéraux empêcheraient définitivement les étudiants d’avoir accès à un salaire complet, à la prime de fin d’année, au pécule de vacances, au chômage temporaire, au droit d’accès à la sécurité sociale…

Le texte est sans ambiguïté: supprimer ce plafond annuel permettrait selon eux de remédier à la grave pénurie de main-d’œuvre en Belgique. En d’autres termes, si des métiers pénibles et mal rémunérés ne sont pas occupés, le manque de ressources financières des étudiants finira par les y pousser.

Revaloriser plutôt que précariser

Les jeunesses syndicales rappellent que les politiques successives de flexibilisation ont un effet désastreux concernant l’abandon des études. Elles invitent à revaloriser le montant des bourses d’études et à élargir leurs conditions d’accès pour permettre aux étudiants de suivre régulièrement leur cursus, mais également à réinvestir dans l’enseignement et les services aux étudiants.

Enfin, ce projet de loi condamne les étudiants à l’impossibilité de s’ouvrir un droit propre à la sécurité sociale. En supprimant le plafond actuel, les libéraux empêcheraient définitivement les étudiants de cotiser pour leur propre droit au chômage et leur pension.

Les jeunesses syndicales appellent à une revalorisation du travail étudiant à travers une augmentation du salaire brut, en permettant aux jobistes de se constituer des droits pour le reste de leur carrière et d’accéder à la sécurité sociale afin d’être protégés en cas de perte d’emploi. Cela permettrait d’éviter la concurrence inégale entre les étudiants et les autres travailleurs. Le travail des étudiants est d’étudier, n’en déplaise à l’Open Vld! 

 © Shutterstock

600h/an

C’est le plafond actuel d’heures de travail pour les étudiants.