Alors que des élections sociales seront organisées pour la 2e fois aux chemins de fer belges, Lionel Jardon (54 ans), conducteur de train, revient sur son mandat au Comité d’entreprise pour la prévention et la protection au travail (CEPPT), l’équivalent SNCB d’un CPPT en entreprise.
Propos recueillis par David Morelli
Je suis entré à la SNCB il y a 32 ans. Je me suis intéressé à l’organisation du travail des conducteurs de train, et je me suis rendu compte que cette question intégrait des questions de bien-être au travail. J’ai compris qu’il était important d’avoir de bonnes infos pour appréhender et analyser les demandes vis-à-vis des conducteurs. Après un passage par un premier comité dédié au travail des conducteurs de train, j’ai intégré le CEPPT pour avoir une vue d’ensemble et être le porte-parole de l’ensemble des cheminots.
C’est difficile de satisfaire tout le monde, mais je n’aime pas être spectateur. Avec un minimum de formation, on peut faire bouger les lignes en matière de conditions de travail et de bien-être, et faire passer des messages dans les domaines prévus par le code du bien-être. On tente au quotidien de trouver des solutions concernant les accidents du travail, les problèmes d’équipement, l’amélioration de l’ergonomie, l’embellissements des lieux de travail, etc. On met beaucoup l’accent sur les aspects psychosociaux. On tente d’ailleurs actuellement de faire aboutir un projet d’analyse de risque sur l’ergonomie cognitive1.
Parmi mes trois mandats, celui du CEPPT est celui que je préfère. On aborde énormément de thèmes. Avoir un mandat syndical m’ouvre le droit à la parole et me permet d’être acteur du changement. Je peux aller dire à la direction quel est le ressenti et les conditions de travail des divers métiers de la SNCB au quotidien. Cela permet de remettre la direction à notre niveau et de pouvoir pointer les problèmes quand l’opérationnel qu’elle met en place ne correspond pas à la réalité du terrain.
1. Étude des processus mentaux à l’œuvre durant le travail, notamment lors d’une interaction homme-machine (via un logiciel, un site web ou une application mobile.)
© David Morelli