Le dossier

L'info n°309/02/2024

«Ensemble, les jeunes

construisent le syndicat»

Le dossier icon

En cette année d’élections sociales et politiques, les Jeunes CSC rappellent l’importance pour les jeunes de se syndiquer et le rôle qu’ils peuvent jouer en se portant candidat aux élections sociales dans leur entreprise. Ils veulent porter la parole des jeunes dans la société et sur leur lieu de travail: les jeunes et le syndicat ont besoin l’un de l’autre pour construire une société juste, égalitaire et solidaire. Nel van Slijpe porte avec enthousiasme la responsabilité des Jeunes CSC francophones. Il nous emmène dans les chantiers et les combats à mener pour et par les jeunes.

Propos recueil. par D. Coppieters

Pourquoi est-ce important de se syndiquer comme étudiant?

Énormément d’étudiants aujourd’hui ont un job. Seul face à son employeur, il peut parfois être difficile de connaître ses droits et de les faire respecter. 15.000 étudiants sont affiliés aux Jeunes CSC. Ensemble, on veille à leur donner les bonnes infos pour qu’ils puissent défendre leurs droits. On peut aussi intervenir juridiquement pour défendre un jobiste qui aurait un problème avec son employeur. On se bat aussi pour augmenter leurs salaires et pour un meilleur accès à la sécurité sociale pour les jeunes.

Qu’est-ce que les Jeunes CSC peuvent apporter aux jeunes en recherche d’emploi?

Quand on sort des études, on est souvent mal informé consernant toutes les démarches administratives pour s’inscrire à Actiris ou au Forem, pour accéder au chômage. Les Jeunes CSC sont là pour les accompagner et les défendre. Les jeunes au chômage peuvent par exemple faire appel à nous au moment des évaluations du Forem ou d’Actiris pour défendre leur recherche active d’emploi. Nous défendons aussi de manière plus globale la réduction collective du temps de travail pour permettre de mieux répartir le travail, et que les jeunes ne galèrent pas en début de carrière.

En quoi est-ce important de se syndiquer quand on est un travailleur jeune?

En tant que travailleur, on peut être confronté à des abus sur le lieu de travail. Il arrive que la législation sociale ne soit pas respectée ou qu’on ait besoin de conseils et d’aide par rapport au contrat de travail, au salaire, à la fiche de paye. Le syndicat est là pour répondre aux questions individuelles. Plus largement, collectivement, il peut aussi négocier de nouveaux droits pour les travailleurs.

Aux Jeunes CSC, on peut être simple affilié, mais peut-on aussi être militant?

Dans chaque région, des comités de jeunes se réunissent et mènent ou participent à des actions. Ils ont envie de changer la société au sens large, à la fois sur ce qui se passe en entreprise, mais aussi de travailler sur les questions de justice climatique, de mobilité, de sécurité sociale et d’accès à l’emploi. Ensemble, ils construisent le syndicat, les projets, et font bouger les choses. On organise aussi des formations sur l’extrême droite, le racisme, l’écologie…

Il est indispensable que des jeunes s’impliquent.

Quelle place pour les jeunes dans ces élections sociales?

Les travailleurs vont élire dans des milliers d’entreprises leurs représentants, qui vont par après négocier et discuter sur toute une série de sujets de la vie de l’entreprise, que ce soit le salaire, le règlement de travail, les conditions de travail, etc. La question centrale est: comment les jeunes travailleurs vont-ils être représentés dans les entreprises? Pour cela, il est indispensable que des jeunes s’impliquent et se présentent, parce qu’il y a des thématiques spécifiques aux travailleurs jeunes. La principale, c’est la stabilité d’emploi: beaucoup de jeunes sont en intérim, en contrat à durée déterminée, et ne peuvent donc pas se projeter réellement dans l’avenir. La question aussi du partage entre la vie privée et la vie professionnelle est importante: comment combiner des loisirs, avoir une vie de famille, élever des enfants tout en travaillant? Pas mal de jeunes s’inquiètent à ce sujet, parce qu’avec le travail qui se flexibilise et devient parfois plus intense, ils ont du mal à tout combiner.

Qu’est-ce que le «collège jeunes» qui existe dans certaines entreprises?

Toute entreprise qui compte au moins 25 jeunes de moins de 25 ans au jour de l’élection est tenue de leur réserver un/des mandat(s) au CPPT ainsi qu’au CE. Les travailleurs qui ont moins de 25 ans sont alors inscrits sur des listes électorales distinctes. Pour les jeunes, on ne fait pas de distinction de statut (ouvriers, employés, cadres). Si, au jour des élections, ils n’ont pas atteint l’âge de 25 ans, ils sont inscrits sur la liste des électeurs du collège des jeunes. Dans ce cas, les jeunes de l’entreprise votent uniquement pour les candidats jeunes. Ils reçoivent un bulletin de vote séparé sur lequel se trouvent uniquement les candidats des jeunes. Ils ne peuvent pas voter pour les ouvriers, les employés, ou les cadres. Les jeunes de moins de 25 ans qui tavaillent dans une entreprise qui occupe moins de 25 jeunes travailleurs peuvent bien sûr être candidats sur les listes «ouvriers», «employés» ou «cadres».

Est-ce qu’aux Jeunes CSC, on s’amuse aussi?

Ah oui! Je pense que l’une des raisons principales pour lesquelles les jeunes nous rejoignent, c’est parce que les Jeunes CSC, c’est hyper convivial. Nous participons à des salons, des festivals, aux 24 heures vélo, pour discuter avec les jeunes et participer à la fête. On accepte tout le monde, on rencontre des gens qu’on n’aurait jamais rencontrés en dehors du syndicat, on se marre!

Quel est le point fort des Jeunes CSC par rapport à d'autres organisations de jeunesse?

La première chose, c'est qu’on est très nombreux et donc on peut peser vraiment sur la vie sociale. Le nombre de nos membres permet vraiment de prendre des décisions qui ont du poids, ce qui fait qu’on est écouté par le politique.
Un autre point fort, c’est qu’il y a derrière les Jeunes CSC toute une organisation - la CSC - qui nous donne des moyens pour l'action.
Et puis, c'est une organisation qui est hyper diversifiée. On accepte tout le monde dans sa diversité. On partage des idées et surtout, on a envie de changer les choses et on le fait dans le respect de chacune et chacun. Les Jeunes CSC sont une safe place pour beaucoup de jeunes. C'est ce qu'on a comme retour des jeunes quand ils participent à nos activités: ils se sentent bien!

© Aude Vanlathem