Les travailleuses et les travailleurs de Delhaize mènent, depuis plusieurs semaines, des actions dignes et pacifiques pour défendre leurs conditions de rémunération et de travail.
La franchisation envisagée par la direction de Delhaize signifie pour le personnel une perte de revenus qui peut atteindre 300 euros bruts par mois. Pourtant, Delhaize a réalisé un chiffre d'affaires faramineux: le groupe a engrangé 2,5 milliards d'euros de bénéfices. Le CEO est, lui aussi, grassement rémunéré: il touche un salaire horaire moyen de 2.000 euros. Pourtant, le droit de grève est menacé. Delhaize mobilise la police et des huissiers pour «casser» des actions, les délégués syndicaux sont soumis à des fouilles, voire même arrêtés.
Nous ne pouvons tolérer ce genre de choses!
Tel est le slogan de la manifestation que nous organisons le lundi 22 mai à Bruxelles.
Départ: 11h à la Gare du Nord.
❌ Stop à la mise en concurrence des travailleurs
❌ Stop aux menaces pesant sur les libertés syndicales
✔️ Pour un autre modèle économique respectant les travailleurs
La problématique des différences de conditions de travail entre un magasin en gestion propre et un magasin franchisé n’est pas nouvelle. Les cinq commissions paritaires (CP) actuelles présentent toutes des conditions de travail différentes et la demande d’harmonisation est plus pressante que jamais. Pour le personnel des magasins Delhaize, ce changement implique concrètement de passer de la CP 202 à la CP 202.01.
La différence se marque déjà au niveau du salaire à l’embauche: dans un magasin franchisé, un débutant gagne 1.909,27 euros, tandis que dans un magasin intégré, il gagne 2.109,53 euros. Ce n’est pas anodin si l’on considère que vous travaillez 36,5 heures sur cinq ou six jours dans un magasin franchisé et 35 heures sur cinq jours dans un magasin intégré.
La rémunération des prestations effectuées le samedi est également beaucoup plus faible: 25% contre 75%. En outre, dans un magasin franchisé, il n’y a pas non plus de congé d’ancienneté, ni de remboursement des frais de transport et/ou de déplacement entre le domicile et le lieu de travail.
Par ailleurs, l’action syndicale et la concertation sociale sont totalement absentes dans de nombreux cas. Ainsi, un comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT) n’est obligatoire qu’à partir de 50 travailleurs, tandis qu’un conseil d’entreprise (CE) ne doit être instauré qu’à partir de 100 travailleurs. Il n’y a plus guère de délégation syndicale dans les magasins franchisés (CP n° 202.01).
Plus d’informations sur la manifestation –
départs groupés, lieu de rassemblement, etc.: www.lacsc.be/22mai
Photo: J.B