Lédito

L'info n°912/05/23

Aujourd’hui Delhaize, demain à qui le tour?

Marie-Hélène Ska, secrétaire générale

Le 7 mars dernier, le groupe Ahold prenait la décision de faire passer sous franchise les 128 magasins intégrés de la marque Delhaize présents en Belgique.

Un nouveau coup d’accélérateur dans la mutation d’un secteur qui se «flexibilise» à outrance, et dont la précarisation des travailleurs et travailleuses s’intensifie.

Les organisations syndicales ont réagi rapidement et organisé des actions de protestation devant les magasins Delhaize et les dépôts. La réponse de la direction a été d’une brutalité inouïe: envoi de policiers suréquipés et d’huissiers de justice pour «casser la grève», alors que les travailleurs de Delhaize se mobilisent de manière digne et pacifique pour leurs conditions de rémunération et de travail. Cette juridicisation de la conflictualité sociale n’est pas nouvelle, mais elle est inquiétante.

Ces décisions de justice font définitivement passer le droit commercial avant le droit d’action collective, ce qui constitue un dangereux précédent pour les mouvements sociaux.

Le combat des Delhaiziens est juste. Il n’est plus acceptable, en 2023, qu’une entreprise abuse du droit du travail en faisant passer les travailleurs et travailleuses d’une commission paritaire à l’autre dans le simple but d’augmenter les bénéfices de ses actionnaires. Les recettes de la franchisation sont connues: précarité, flexibilité, utilisation de jobistes ou d’intérimaires.

Ce modèle, nous n’en voulons plus. Nous le rappellerons lors de notre manifestation en front commun syndical le lundi 22 mai: aujourd’hui Delhaize, demain à qui le tour?