Chaque jour, un grand nombre de travailleurs sont exposés à des perturbateurs endocriniens. Une nouvelle législation garantit que les mêmes mesures de prévention strictes s’appliquent aux substances perturbatrices endocriniennes que celles dont nous disposons pour les substances cancérigènes.
Kris Van Eyck (adapt. D.Mo.)
Un perturbateur endocrinien perturbe le fonctionnement de nos hormones et l’exposition à ces substances est nocive pour la santé (à lire dans L’Info n°7).
Le 18 juillet dernier, un arrêté royal relatif à la protection des travailleurs contre les perturbateurs endocriniens a été publié: désormais, les règles strictes s’appliqueront dans toutes les entreprises. Le principe STOP aura alors force de loi, y compris pour les substances perturbatrices endocriniennes (voir ci-contre). Il existe donc désormais une obligation de substitution, c’est-à-dire le remplacement par une substance moins dangereuse lorsque les conditions techniques le permettent. Cette obligation est nécessaire, car aucune limite d’exposition sûre ne peut être déterminée pour la plupart des perturbateurs endocriniens. La nouvelle législation garantit également une meilleure protection des travailleuses enceintes et des jeunes travailleurs contre les risques que présentent ces substances.
Une première liste de 33 substances auxquelles s’appliquent ces règles strictes a été définie. Un exemple bien connu de cette liste est le bisphénol A, que l’on trouve notamment dans toutes sortes de plastiques et dans le papier thermique des tickets de caisse. Cette substance était auparavant interdite dans les biberons et les cosmétiques, mais elle est encore souvent utilisée dans d’autres applications. L’UE a également commencé l’identification des substances dangereuses. Chaque fois qu’une substance est reconnue comme perturbateur endocrinien en Europe, la nouvelle législation s’y applique automatiquement.
Une première liste de 33 substances auxquelles s’appliquent ces règles strictes a été définie.
La meilleure prévention est l’interdiction totale des substances dangereuses. À défaut, il convient d’appliquer le principe STOP. On commence par le S, et si ce n’est pas possible techniquement, on passe au T, etc. La hiérarchie ou l’ordre de ces mesures est primordial pour traiter les risques à la source.
S = Substitution: remplacer la substance dangereuse par une alternative plus sûre.
T = Mesures technologiques: réduire la concentration de la substance dangereuse lors de son utilisation, assurer une bonne ventilation, etc.
O = Mesures organisationnelles: réduire le nombre de travailleurs exposés et/ou réduire la durée et l’intensité de l’exposition.
P = Équipement de protection individuelle (vêtements, lunettes, gants pour protéger le travailleur contre l’exposition.)
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