La société Twin Disc (Nivelles) a signé la charte wallonne «Entreprise sans racisme». Jean-Marc Bottemane, délégué syndical principal Metea, revient sur cette année de campagne.
Propos recueillis par David Morelli
La charte «Entreprise sans racisme» est un projet ambitieux par son contenu. On ne pouvait pas y rester insensible. Chez Twin Disc, la maison-mère a toujours été attentive aux questions de discrimination et au racisme. Chaque année, le personnel employé et le personnel cadre signent un engagement de respect des valeurs, qui se retrouve dans le règlement d’ordre intérieur. La direction a donc adhéré totalement à la Charte présentée le 21 mars 2022, et elle y a apposé, avec le banc syndical, sa signature. Nous avons débuté cette campagne sur les bases très positives qui existaient déjà dans notre société.
Cette campagne nous a fait ouvrir les yeux d’une façon incroyable. L’action a principalement consisté en une campagne d’affichage. Lorsque j’ai mis ces affiches, elles ont été accueillies avec un certain étonnement par les travailleurs. On me disait «Mais il n’y a pas ce type de problème ici!». Cette campagne nous a permis de constater que, même si l’on pensait que tout se passait bien, par le biais de l’humour, des propos pouvaient encore involontairement blesser certaines personnes. Ces affiches ont interpellé des travailleurs qui sont venus me signaler que, même s’ils en avaient l’habitude, ils étaient touchés par certaines boutades, même lancées sans malveillance.
Par le biais de l’humour, des propos peuvent blesser.
Malgré tout ce qui a déjà été mis en place et le fait qu’il n’y ait pas de discriminations dans notre entreprise, que ce soit à l’embauche ou dans l’avancement des carrières, il faut rester vigilants. D’autant que, si la plupart des travailleurs se connaissent depuis de nombreuses années, il y a aussi des jeunes qui viennent nous rejoindre, dont certains sont issus d’autres cultures. Il faut donc veiller à conserver cette dynamique d’entreprise ouverte à la diversité et travailler, en douceur mais fermement, pour éviter que cet humour non constructif soit un vecteur de souffrance et de marginalisation de certains travailleurs. La campagne se termine donc, mais le travail n’est pas fini. Il faut garder l’unité: la diversité est une force, un cadeau du ciel. Faisons-en quelque chose.