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L'info n°624/03/23

Bruxelles et Wallonie

8 mars: mettre KO les inégalités


À Bruxelles, des prises de paroles et témoignages ont précédé la Marche des Femmes.

Des milliers de Super Maria se sont mobilisées, malgré le froid, la neige et la pluie, pour boxer les inégalités à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

David Morelli

Ce que femme veut… elle se bat pour l’obtenir. En Wallonie et à Bruxelles, des militantes et militants de la CSC ont organisé des actions pour sensibiliser la population aux nombreuses inégalités entre femmes et hommes, parmi lesquelles l’écart salarial (lire L’Info n°5), le temps partiel involontaire (lire L’Info n°4), etc.

Boxing Day

Munies d'un punching-ball greffé de cibles symbolisant des inégalités à abattre, une cinquantaine de militantes de la CSC Mons-La Louvière ont invité le personnel et la clientèle des Grands Prés, parés de masques et de capes Super Maria, à boxer les inégalités de genre. Ensuite, à Mons, avec la plateforme 8 mars de la ville, elles se sont rassemblées sur la Grand-Place de Mons pour des prises de parole engagées. Le lendemain, lors de l’événement «Coup de gueule de Louves» où les Femmes CSC tenaient un stand Super Maria, elles ont proposé un quizz sur les inégalités vécues par les femmes dans le monde du travail ainsi qu’un atelier sur les interruptions de carrière.

À Namur, un ring a été installé sur la Place de l’Ange pour boxer les mauvaises conditions de travail des femmes. Les militantes ont ensuite rejoint la Place d’Armes pour participer à la traditionnelle marche dans le centre-ville. Des actions ont également été menées par les équipes syndicales à l’UNamur et du CHR (Namur), au centre neuropsychiatrique Saint-Martin (Dave), et dans les entreprises Inovyn (Jemeppe-sur-Sambre) et Père Olive (Seilles).

Tant que l’égalité ne coulera pas de source, nous continuerons les actions!

Un ring, des gants de boxe… les Super Maria de la CSC Liège-Verviers-Ostbelgien (LVO) ont boxé les inégalités et fait un clin d’œil au combat mené par les femmes de la FN Herstal en 1966. Au nom du principe «À travail égal, salaire égal» promulgué par le Traité de Rome de 1957, celles-ci avaient fait une grève de douze semaines, qui a eu un impact considérable sur la question de l’égalité salariale et sur l’évolution de la place des femmes dans la société belge. «Tant que l’égalité ne coulera pas de source, nous continuerons les actions», insiste Anne-Françoise Gilissen, permanente en charge des questions d’égalité femmes-hommes à la CSC LVO.

Booster la lutte

En Hainaut occidental, un atelier «Papotes ripostes» a été organisé pour échanger sur des sujets comme les stéréotypes de genre, les violences sexuelles au travail, ou encore le congé paternité. Pour booster la lutte contre les inégalités, des barres énergétiques ont été distribuées.

Des actions ont également eu lieu à Messancy, ou encore à Louvain-la-Neuve, dont la Grand Place accueillait un village Maria Boxe. Un jeu de piste pour plus d’égalité et une initiation à la self-défense et à la boxe anglaise étaient au programme.

Bonne nouvelle

Certains militants et militantes ont rejoint Bruxelles pour participer à la Marche mondiale des Femmes, qui aura réuni quelque 5.000 personnes cette année.

En amont de la Marche, les Femmes CSC et la FGTB Bruxelles ont organisé une action en front commun afin de rassembler les militants et membres des deux syndicats, au milieu du village éphémère. Plusieurs prises de paroles ont eu lieu, dont de nombreux témoignages, ponctués par des chants féministes. Lors de sa prise de parole, Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, a salué une bonne nouvelle: «Le parlement fédéral, qui va être suivi par les parlements régionaux et communautaires, vient de voter à l’unanimité l’adoption de la convention 190 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) interdisant la violence et le harcèlement sur les lieux de travail et sur le chemin du travail. Cette convention est le fruit d’un travail de plusieurs années mené en particulier par les organisations syndicales au niveau de l’OIT. Que la Belgique s’engage à la ratifier est un pas important.»

Notons enfin que, le matin du 8 mars, la Ligue des travailleuses domestiques de la CSC Bruxelles a abordé à la commune de St Gilles la question, particulièrement sensible pour les femmes sans papiers, du harcèlement moral et sexuel des travailleuses.

Le match continue donc, jusqu’à ce que résonne enfin le gong de la victoire.

© La CSC