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L'info n°510/03/23

Le prix des pommes de terre diminue, mais pas celui des frites!?


La hausse des prix de l’énergie fait augmenter les frais des friteries.

Alors que les prix de l’énergie semblent stagner, ce sont ceux des denrées alimentaires qui s’envolent. Le beurre coûte 38% plus cher, et le prix des frites (surgelées) a même doublé. L’explication serait que le prix des frites augmente en même temps que celui des pommes de terre. Alors pourquoi une baisse du prix des pommes de terre ne fait-elle pas baisser celui des frites?

B.V.V. (adapt. D.Mo.)

Ces 18 derniers mois, le prix des pommes de terre a doublé, ce qui a, en tout logique, un impact sur le prix des frites. Or, lorsqu’il lui arrive de diminuer, celui des frites, lui, ne baisse pas. Il faut se rendre à l’évidence, les frais fixes du gérant de la friterie augmentent aussi: augmentation des prix de l’énergie, du loyer… L’augmentation du prix des pommes de terre sert alors d’alibi.

Les prix des autres denrées alimentaires continuent aussi d’augmenter. Fin 2022, un caddie de supermarché rempli coûtait 19,7% de plus qu’au début de cette même année, a révélé Test-Achats. Cela peut paraître logique puisque les coûts de production ont augmenté, notamment en raison de la hausse des prix de l’énergie. Cependant, il faut également chercher une cause chez les fabricants de produits alimentaires en Belgique. Les salaires, dans leur grande majorité, n’ont en effet été indexés qu’en janvier 2023, alors que les prix ont augmenté bien plus tôt. De plus, les plus gros producteurs et distributeurs belges ont eu la «chance» d’être liés par des contrats d’énergie fixes (et donc moins coûteux) de longue durée.

+19,7%

C’est l’augmentation du prix d’un caddie rempli entre début et fin 2022.

Dans le secteur de l’industrie alimentaire, les marges bénéficiaires par travailleur ont doublé entre 2019 et 2022. Cette politique peut se justifier si les bénéfices sont utilisés pour créer un matelas financier, mais dans la pratique, cet argent va en premier lieu aux actionnaires. Le service d’études de la CSC Alimentation et Services a calculé que même après l’indexation, les surprofits du secteur s’élèveront encore à 400 millions d’euros.

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