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L'info n°227/01/23

Alimentation & Services

RailRest (Thalys): des actions pour réintégrer une déléguée illégalement licenciée

La CSC Alimentation & Services exige la réintégration d’une déléguée de RailRest, illégalement licenciée. Elle a organisé une nouvelle action pour se faire entendre par la direction.

D.Mo.

Le 23 décembre 2022, les syndicats ont organisé une action pour exiger la réintégration de la déléguée. 

Le 14 décembre, M. Melin, directeur général de RailRest (service de restauration à bord des trains Thalys), a licencié Bouchra, déléguée CSC Alimentation & Services, alors qu’elle allait chercher son café pendant la pause. Elle a été escortée jusqu’à la porte de l’entreprise et priée de ne plus revenir – et ce, après vingt ans de bons et loyaux services dans l’entreprise. La direction reconnait qu’elle n’a pas respecté la procédure prévue dans le règlement de travail pour sanctionner une travailleuse ni la convention du secteur concernant la protection des délégués syndicaux. La déléguée n’a jamais reçu d’avertissement ou d’entretien de recadrement.

Pour la centrale, «M. Melin a monté un dossier de toutes pièces en cachette durant des mois pour licencier notre déléguée. Dans la lettre de licenciement, M. Melin reproche, par exemple, à notre déléguée de rire trop fort dans son bureau ou de rappeler aux travailleurs qu’il est illégal de la part de l’employeur de leur demander une caution. Pourquoi un tel licenciement? Car notre déléguée faisait bien son travail: elle interpellait la direction et défendait ses collègues. Elle avait notamment récemment menacé de déposer plainte à l’Inspection du travail car la direction refusait de respecter la réglementation sur l’emploi des intérimaires. Bouchra s’opposait régulièrement aux pratiques inacceptables de la direction.»

Faire taire le voix contestataires

La direction chercherait-elle à faire taire toute voix contestataire chez les travailleurs? Les délégués ont dû intervenir pour de nombreux problèmes dans l’entreprise: insalubrité des vestiaires, surcharge de travail, harcèlement sexuel, pas de pause durant les huit heures de travail, manque de matériel pour faire son travail correctement, présence de souris dans le lounge, refus d’augmenter les travailleurs à temps plein alors que les engagements continuent, départ de train sans chef de bord, etc. «La direction en avait apparemment assez de se voir rappeler qu’il faut respecter ses travailleurs. Elle a donc licencié une des déléguées les plus actives et qui lui coûtait le moins cher à licencier pour envoyer un signal fort: vous avez intérêt à vous taire maintenant.»

Des actions pour réintégrer Bouchra

Le 23 décembre, les syndicats ont organisé une action pour exiger la réintégration de la déléguée. Ce sont plus d’une centaine de travailleurs de RailRest et d’autres entreprises qui sont venus soutenir cette demande. Ils sont montés sur les quais afin d’expliquer aux voyageurs de Thalys comment son sous-traitant traite les travailleurs qui sont pourtant là pour leur offrir un service optimal pendant leur voyage. Une pétition pour exiger la réintégration de Bouchra a déjà rassemblé des centaines de signatures.

Le 20 janvier dernier, les travailleurs ont organisé une nouvelle action afin de se faire entendre auprès de la direction. Ils exigent la réintégration de leur déléguée illégalement licenciée. Ils ont distribué des tracts aux voyageurs de Thalys afin de dénoncer la situation et leur demander d’être solidaire avec Bouchra. Ils ont ensuite manifesté devant les bureaux de Thalys afin d’exiger que la société, unique client de RailRest, intervienne auprès de la direction de RailRest pour la réintégration de la déléguée.

© CSC Alimentation & Services