Marie vient de signer un CDI en mécanique automobile.
Marie, 23 ans, a suivi un parcours scolaire classique. Son CESS* en poche, elle poursuit une 7e professionnelle avec l'idée de travailler dans le gardiennage. Mais sa passion pour l'automobile la rattrape. Aujourd'hui, elle vient de signer son CDI en mécanique automobile, au garage Schyns de Namur, là où elle a effectué son apprentissage.
Propos recueillis par Vinciane Pigarella
«Le travail manuel m'a toujours attirée. Depuis toute petite, j'aime beaucoup les voitures, une passion qui me vient de mon papa, mais je ne savais pas si je voulais plutôt travailler dans un garage, ou vendre des voitures…» C'est vers la réception automobile que Marie se dirige d'abord. N'ayant pas de réelles connaissances du milieu, elle doit passer par une année préparatoire en mécanique automobile. C'est le déclic! «Ça m'a plu et j'ai achevé ma formation dans cette branche. J'ai toujours aimé découvrir le fonctionnement, le nom des pièces.» Pourtant, mécanicienne épanouie, Marie a failli passer à côté de son rêve. «Je n'osais pas me lancer. Être une fille et vouloir aller dans cette direction, c'était un frein. J'ai réussi à balayer mes craintes. Le garage Schyns est le premier endroit où j'ai postulé et ils m'ont engagée.» Lors de sa formation à l'IFAPME de Namur, Marie est l'unique fille de la section. «Je n'ai pas rencontré de problèmes. On était treize en première année, contre trois en troisième. Il y avait une bonne entente, une entraide. Nous avons gardé le contact.» Volontaire et déterminée, la jeune femme ne regrette pas son choix de carrière. «Rien ne m'arrête. Pendant mon apprentissage, il y avait des journées consacrées à la permutation de pneus. Certains clients les stockent chez nous. Il faut donc que tout soit prêt. Je me souviens avoir préparé cette journée toute seule: aller chercher les pneus dans des containers, les préparer dans l'atelier, suivant les heures de rendez-vous. Sur une journée, j'ai soulevé 360 pneus.»
Marie ne veut pas de traitement de faveur parce que c'est une femme. «Je suis sur le même pied d’égalité que mes collègues masculins. Je dois accepter que j'ai choisi de faire un métier manuel, qui comporte des charges lourdes.» À celles qui veulent suivre la même voie, Marie n'a qu'un conseil: «Ne vous bloquez pas face à des remarques sexistes. Si cette envie est au fond de vous, foncez. Ma passion est devenue mon métier. Je suis certaine que d'autres filles aimeraient suivre le même parcours. Il faut se lancer, ne pas avoir peur. Nous sommes toutes capables. Avec de la volonté et de l'acharnement, on y arrive toujours.»
*Certificat d'enseignement secondaire supérieur.