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L'info n°2109/12/22

Loi sur la norme salariale:
la mobilisation continue

Prime de 500 à 750 euros possiblement accordable aux travailleurs des entreprises bénéficiaires, enveloppe bien-être utilisée à 100% avec une augmentation de 1,3% des allocations les plus basses, mais dont une partie sera utilisée pour augmenter le salaire minimum plutôt que les allocations de chômages, et norme salariale qui reste de 0%. Pour la CSC, l’accord du Kern du 28 novembre est une nouvelle preuve que la loi sur la norme salariale est inapplicable.

Le gouvernement refuse les augmentations salariales pour les travailleurs et travailleuses du secteur privé et des entreprises publiques autonomes. Pour adoucir la pilule, il annonce une prime énergie.

Lors des négociations AIP précédentes, les entreprises qui ont réalisé des profits pendant la pandémie du Covid-19 avaient eu la possibilité d’offrir à leurs travailleurs un chèque de maximum 500 euros. En fin de compte, seule la moitié des travailleurs du secteur privé ont reçu une prime corona d’un montant moyen d’à peine 280 euros. Si les critères d’octroi de cette nouvelle prime sont plus stricts, ils posent d’autres problèmes.

Loi injuste et inapplicable

Tout d’abord, si cette prime unique est la bienvenue, il ne s’agit pas d’un montant brut. Elle ne participe donc pas à la constitution de droits sociaux et ne rapporte rien à la sécurité sociale. C’est un emplâtre sur une jambe de bois. 

Ensuite, cette prime prouve une fois de plus l’iniquité de la loi sur la norme salariale et souligne son caractère inapplicable. La CSC continue donc à réclamer la modification de cette loi qui ne permet pas de négocier librement des augmentations de salaire brut. L’Organisation internationale du travail (OIT) a d’ailleurs tapé vigoureusement sur les doigts de la Belgique à ce sujet (lire L’Info n°20).

Le gouvernement libère enfin l’argent de l’enveloppe bien-être. C’est positif, mais la CSC regrette que le gouvernement continue à défendre de vieilles recettes néolibérales, comme la croyance aveugle dans le fait que les allocations de chômage sont trop élevées alors que nombre d’entre elles sont inférieures au seuil de pauvreté européen. Un rapport récent de l’Onem montre que les sanctions financières contre les chômeurs n’ont pas d’effet sur leur accès à l’emploi.

Pour la CSC, plutôt que de pousser les demandeurs d’emploi vers un nouvel emploi en les menaçant de sanctions financières, il faut supprimer les écueils que rencontrent les chômeurs de longue durée. La décision d’augmenter le salaire minimum est une bonne décision, mais il est inacceptable que cette augmentation ne passe que par des économies sur les allocations les plus faibles. On ne fait ainsi que redistribuer la misère.

Mobilisations

La mobilisation pour un meilleur pouvoir d’achat est cruciale. La CSC couvrira par conséquent toutes les actions qui se dérouleront jusqu’à la fin du mois de mars 2023.

16 décembre I Manifestation nationale

Le vendredi 16 décembre, la CSC sera dans la rue en front commun syndical pour:

  • des augmentations de salaires bruts;
  • un blocage des prix de l’énergie;
  • un transfert fiscal capital-travail;
  • l’indexation automatique des salaires;
  • une réforme des pensions non sexiste;
  • le maintien des crédits-temps;
  • la non-extension des flexi-jobs.