Hilde Thys (56 ans): «Il est faux de dire que les personnes au chômage depuis un certain temps ne veulent pas travailler. J’aimerais vraiment trouver un emploi. Les personnes que je rencontre dans le cadre des TSE de la CSC disent la même chose. Il y a un problème d’inadéquation et nous passons systématiquement à côté des opportunités.
J’ai une formation d’architecte d’intérieur. J’ai été licenciée après une faillite et j’ai ensuite occupé quelques autres emplois, mais je suis maintenant au chômage depuis un certain temps déjà. Je souffre d’ostéoporose et de problèmes de dos, et ne peux donc plus accepter n’importe quel emploi. Je ne suis, par exemple, pas capable de travailler toute la journée devant un ordinateur. J’ai suivi des formations au VDAB1, mais elles n’ont pas débouché sur l’emploi souhaité. J’aimerais suivre un cours d’optométrie, mais il n’est pas reconnu par le VDAB alors que c’est un métier en pénurie. Si je suis ce cours, je perds mes allocations. Je suis régulièrement invitée à des entretiens d’embauche, mais toujours sans succès. Le fait que je ne travaille plus depuis longtemps et mon âge jouent contre moi. J’ai déjà fait beaucoup de bénévolat, mais cela ne m’a malheureusement pas permis de trouver un emploi.
En tant qu’isolée, je dois m’en sortir avec des allocations de chômage de 1.270 euros par mois. Je me prive beaucoup. Avant, quand je travaillais, je partais régulièrement en vacances. Ce n’est plus possible aujourd’hui. J’ai la chance que mon papa ait un jardin. Je ne manque donc pas de légumes verts. Tout ce que je fais, c’est survivre. Penser que l’on serait plus motivé pour rechercher un emploi si l’on diminue nos allocations, c’est un raisonnement totalement erroné.»
1. Service public de l'emploi en Flandre.