Antonio Dionisio est représentant des travailleurs au CPPT de l’entreprise Twin Disc à Nivelles depuis plus de 30 ans. Il évalue la manière dont la santé et la sécurité au travail ont évolué depuis 1996.
Propos recueillis par Laurent Lorthioir
Un des éléments les plus importants pour les travailleurs, les travailleuses et leurs représentants syndicaux est que cette loi désigne l’employeur comme responsable de la politique de prévention dans son entreprise. Il est au pilotage de la politique de prévention au travail, pas les représentants des travailleurs au CPPT! Au sein du CPPT, notre rôle est presque exclusivement de veiller à ce que l’employeur respecte la législation via les avis que nous y rendons sur le plan annuel d’action ou le plan global de prévention. C’est aussi au sein du CPPT que nous pouvons tenter de convaincre l’employeur d’investir plus de temps et de moyens dans la prévention, ce qui n’est pas toujours une mince affaire! Lorsque l’employeur ne veut pas prendre les mesures nécessaires à la protection de ses travailleurs et travailleuses et qu’il refuse de tenir compte de nos avis, c’est aussi notre rôle d’interpeller l’inspection afin de le contraindre à prendre ses responsabilités.
Oui en effet! Les conditions de sécurité sur les lieux de travail ont été améliorées de manière significative ces dernières décennies, grâce notamment à une législation bien-être plus complète et à la vigilance des syndicats. Néanmoins, il y a encore beaucoup de progrès à faire dans pas mal de domaines. Ce qui me dérange profondément, c’est qu’aujourd’hui, il y a encore des gens qui décèdent sur leur lieu de travail suite à un accident. Les accidents graves sont encore bien trop nombreux. Les travailleurs et travailleuses subissent de plus en plus de pressions de la part de leur direction afin de travailler toujours plus, plus vite, plus longtemps. Ce sont autant de preuves qu’il y a encore bien de la place pour des améliorations concernant la santé, la sécurité et le bien-être au travail! L’inspection du contrôle du bien-être au travail devrait également être dotée de plus de moyens humains et financiers pour pouvoir mieux contrôler l’application de la loi dans les entreprises.
© Guy Puttemans