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Le 28 avril, le monde entier commémore les victimes d’accidents du travail. Le nombre total d’accidents a diminué au cours des dernières décennies: c’est une bonne nouvelle. Toutefois, les chiffres de 2022 suggèrent que cette baisse cache une partie de la réalité: les milliers d’accidents qui entraînent une incapacité permanente ne diminuent pas.
Stijn Gryp
En 2021, 105.286 travailleurs du secteur privé ont été victimes d’un AdT. Ce nombre est en augmentation par rapport à 2020: cela est bien sûr lié à la crise sanitaire, qui a fait diminuer leur nombre.
L’année 2021 a encore connu des périodes d’activité économique réduite pour cette même raison. Le nombre d’AdT a donc été inférieur à celui de 2019. Il faudra comparer avec les chiffres de 2022 pour vérifier si la tendance à la baisse du nombre total depuis les années 1980 se poursuit.
Toutefois, cette baisse ne se confirme pas vraiment en ce qui concerne le nombre d’accidents du travail graves. Il est intéressant de noter qu’en 2022, ce nombre était déjà presque revenu au même niveau qu’en 2019. En effet, en 2019, 11.789 accidents avec incapacité permanente ont été comptabilisés. En 2021, ce nombre s’élevait à 11.530 accidents. Les accidents du travail graves ne diminuent donc pas, et les chiffres du secteur public suivent la même tendance que ceux du secteur privé.
De manière générale, on peut conclure que la baisse du nombre d’AdT n’est due qu’à une diminution de la déclaration d’accidents légers. En 2007, Fedris constatait que deux AdT sur trois n’étaient pas déclarés.Les accidents graves restent à un niveau élevé depuis plus de 30 ans. Il faut donc se méfier des statistiques belges qui portent sur le nombre total d’accidents déclarés: leur baisse cache la réalité. Il ne faut en aucun cas réduire les efforts en matière de prévention.
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