Victime d’un accident du travail, Georges Van Son, 35 ans, témoigne de ses conséquences.
Propos recueillis par Stijn Gryp
Georges Van Son travaille chez Verwater, une entreprise située dans le port d’Anvers et spécialisée dans la construction et l’entretien de réservoirs. En 2016, il a été victime d’un accident du travail dont il subit toujours les conséquences. «Je travaillais avec un pistolet à clous pneumatique quand le tuyau d’air s’est cassé. J’ai reçu le tuyau et le joint métallique sur la gorge, sur mon bras, et sur ma jambe gauche. Je n’ai pas tout de suite pris conscience de la gravité de mon accident. J’ai brièvement perdu connaissance, et je me suis senti nauséeux. Ce n’est qu’une semaine plus tard qu’on a vu qu’une vertèbre cervicale était cassée. Opérer n’était pas possible, mais j’ai dû porter une minerve».
Georges a pu reprendre le travail après deux semaines. «Avec le recul, je me rends compte que c’était beaucoup trop tôt. C’est à partir de là que la situation a empiré. La fracture de ma vertèbre cervicale a causé une hernie. Je n’ai été opéré qu’un an après mon accident.» Une nouvelle opération a suivi un an plus tard, à nouveau à cause d’une hernie. Cette dernière opération ayant raté, Georges doit toujours faire de la kinésithérapie. «Pour éviter une nouvelle opération, je prends aussi de la cortisone. Si je dois à nouveau être opéré, je ne pourrai sans doute plus jamais travailler».
Interrogé sur ses relations avec son employeur et avec la compagnie d’assurances, Georges est clair: «Je n’ai pas à me plaindre de Verwater. L’entreprise m’a donné toutes les chances après l’accident. J’ai aujourd’hui un travail adapté, et je ne dois plus soulever de charges lourdes. Mon expérience est nettement moins positive avec Allianz, la compagnie d’assurances. Après la première opération, mon chirurgien a dû batailler ferme pour expliquer que ma hernie était la conséquence de mon accident du travail. Heureusement, ses explications ont été acceptées. Par la suite, les contacts avec Allianz se sont dégradés. À un moment, ils ont même déclaré qu’ils ne trouvaient plus mon dossier. Depuis lors, je dois payer tous les frais médicaux de ma poche (kiné, injections...)».
© Maarten De Bouw