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L'info n°0829/04/22

WALLONIE ET BRUXELLES

Une mobilisation d’ampleur

pour le pouvoir d’achat


À Liège,
plus de 5.000 militants ont fait entendre leur voix.

Face à la hausse des prix de l’énergie et des produits de consommation, et portés par le succès de la pétition contre la norme salariale (“loi de 96”), les syndicats, unis en front commun, ont organisé le 22 avril dernier, une journée d’actions régionales pour faire entendre la voix des travailleurs.

 David Morelli

De meilleurs salaires, une baisse des prix de l’énergie, un remboursement correct des frais de déplacement, une augmentation du pouvoir d’achat, le retour d’une liberté d’action collective… voici quelques-unes des revendications portées par le front commun CSC-FGTB un peu partout dans le pays. Des revendications d’autant plus légitimes que, alors que les salaires sont trop faibles pour permettre à de nombreux travailleurs de remplir leur caddie, un patron du BEL20 gagne, en moyenne, 3 millions d’euros par an…

“Je suis à sec”

À Charleroi, le front commun a mis en place une action “coup de poing”: des groupes de  militants se sont tout d’abord rassemblés devant la Sonaca, AGC Centre de recherche, Manpower (où une action de grand nettoyage à la mousse a eu lieu), ou encore Comnexio, des entreprises où les actionnaires ont été grassement rétribués tandis que les salaires sont bloqués par la loi de 96. “La Belgique est hors-la-loi!” a déclaré à cet égard Fabrice Eecklaer, secrétaire fédéral de la CSC Charleroi-Sambre et Meuse, aux 2.000 militants qui ont convergé vers les locaux d’Ores, la plus grande intercommunale d’énergie en Wallonie. “Le gouvernement doit donner des réponses à la hauteur des crises auxquelles doivent faire face la population. Au niveau de la facture énergétique, la Région a du pouvoir. Elle peut prendre des mesures.”

À quelques kilomètres de là, la CSC Mons-La Louvière menait des actions d’information dans les entreprises de la région et ont mobilisé les travailleurs en vue de la manifestation nationale du 20 juin. Parallèlement, des militants, portant autour du cou des affiches interpellant la baisse du pouvoir d’achat (“Je ricane jaune”, “vous me pompez”, “J’ai mal à ma zout”), ont distribué à la population louviéroise et montoise des tracts et des porte-clés ainsi que des sucettes barrées du slogan “Ne laisse pas partir ton avenir en sucette”.


La CSC Mons-La Louvière
a sensibilisé
le public avec des affiches aux slogans percutants.

Plus forts ensembles

À Liège, entre cinq et six mille militants se sont rassemblés au port pétrolier de Sclessin. Ils se sont ensuite dirigés vers la gare des Guillemins où, entre autres, Jean-Marc Namotte a déclaré que, face à l’urgence sociale, “la force syndicale, c’est aussi la force de se mobiliser”. Et le secrétaire fédéral de la CSC LVO de prévenir: “Les actions régionales en front commun aujourd’hui, dans tout le pays, sont un dernier avertissement”. Les représentants syndicaux ont par ailleurs rencontré des représentants du MR, du PS et d’Écolo, pour leur rappeler leurs exigences en matière d’augmentation du pouvoir d’achat et les difficultés que rencontrent de plus en plus de personnes pour acheter du mazout ou faire le plein de leur voiture.

À Namur, près de 1.500 manifestants CSC – parmi lesquels une délégation de la CSC Luxembourg – FGTB et CGSLB, se sont donné rendez-vous devant l’Hôtel de ville de Namur. Les représentants syndicaux ont été reçus par le bourgmestre, Maxime Prévot, à qui ils ont demandé le positionnement des Engagés (ex-CDH) concernant la révision de la loi de 96. Des prises de paroles ont également eu lieu, parmi lesquelles celle du délégué principal d’AGC Moustier qui est revenu sur leur récente victoire syndicale (lire article page 8).

20 juin

Rendez-vous
pour la grande manifestation nationale.

Des salaires décents

Dans la Brabant wallon, le front commun a mis en place une action de sensibilisation dans le particulièrement symbolique des pompes à essence de Nivelles et Wavre Nord. Ils y ont distribué des œufs en chocolat et invité les consommateurs à venir réclamer avec eux un meilleur salaire le 20 juin prochain.

À Bruxelles, le front commun CSC-FGTB-CGSLB s’était donné rendez-vous devant le siège de la FEB. Parmi les prises de paroles, une représentante des aide-ménagères a témoigné de la situation honteuse à laquelle elles doivent faire face: la quasi-absence de remboursement de frais de déplacement les empêchent de se déplacer chez leurs clients. Philippe Vansnick, secrétaire fédéral de la Fédération mouvement CSC Bruxelles, a rappelé que la rémunération des grands patrons du BEL20 a augmenté de minimum 14,4% cette année, alors que les salaires sont bloqués à 0,4% maximum… “Nous sommes conscients que les entreprises doivent faire du bénéfice pour créer des emplois de qualité, mais les conditions de travail et de salaire doivent se négocier collectivement. Les bénéfices de la production doivent être distribués et les salaires doivent refléter la réalité du moment”. “Nous méritons mieux!” a scandé en réponse le millier de manifestants présents.

Cette mobilisation réussie est une étape importante dans le calendrier d’actions qui seront menées dans toutes les régions du pays pour maintenir la pression jusqu’à la manifestation nationale du 20 juin.

La région de Bruxelles

La région du Brabant Wallon

La région de Charleroi

La région de Mons

Les régions de Liège, Verviers et Namur