«Les finances publiques sont sous tension», peut-on lire un peu partout. On ne le rappelle pas assez, mais cette situation provient en grande partie du tax shift mis en œuvre sous le gouvernement Michel, et dont les dépenses n’ont pas été compensées par une fiscalité plus juste.
Nous ne sommes cependant pas aveugles, et admettons qu’il est préférable pour notre pays de disposer de finances publiques à l’équilibre. La question est de savoir comment y parvenir. Ces dernières années, les différents gouvernements ont opté pour une réduction des dépenses. Le dernier conclave budgétaire n’a pas failli à la règle. En effet, les améliorations déjà décidées en matière de pension minimale, de revenu d’intégration sociale, d’allocations de maladie, ou de chômage au montant minimum, sont partiellement ou totalement annulées. Or, ces allocations se trouvent déjà en dessous du seuil de pauvreté.
Seule l’augmentation de l’assistance aux personnes handicapées est maintenue.
Le gouvernement s’en prend même au chômage temporaire: le pourcentage d’allocation est ramené de 65% à 60% du salaire. Et ceci ne sera que partiellement compensé par le complément supplémentaire à charge de l’employeur ou du fonds sectoriel.
En contrepartie de ces limitations «sociales», le gouvernement nous présente l’impôt minimum sur les multinationales. Il s’agit en fait d’une mesure imposée par l’Union européenne, que la Belgique doit de toute façon appliquer.
Ce contrôle budgétaire est donc un ensemble de mesures déséquilibrées qui fait porter l’essentiel des efforts sur les plus fragiles.
Nous attendons dès à présent un meilleur équilibre social dans la réforme fiscale, que le gouvernement doit concrétiser rapidement.