Bruxelles face aux défis de la transition
A l’heure de la transition, le forum Brise 2023 a fait un état des lieux de Bruxelles en vue de relever le défi d’une transition juste pour les travailleurs.
Tom Merremans (adapt D.Mo.)
© Constructiv
Le 13 février dernier, le forum Brise (Réseau intersyndical bruxellois de sensibilisation à l’environnement) s’est tenu à l’auditorium de Bruxelles Environnement sur le site de Tour et Taxis. Lieu de partage d’informations et d’expériences de l’ensemble des délégués des trois organisations syndicales bruxelloises, le forum a rassemblé un peu plus de 200 personnes pour aborder le thème de l’impact de la transition sur l’état socio-économique, sur l’environnement et sur la démographie à Bruxelles.
Le forum avait pour objectif de donner aux délégués en entreprise des clés de lecture, des outils et des moyens pour agir sur le plan environnemental et sur la mobilité de leur entreprise en concertation avec leurs employeurs. La transition juste est d’autant plus un véritable défi que Bruxelles est à la fois métropole, capitale de la Belgique, région, siège de nombreuses institutions européennes/internationales, et chef-lieu choisi par la Flandre. De nombreuses cultures s’y côtoient, ainsi que de nombreux profils de travailleurs et travailleuses différents, dont les navetteurs.
Tout au long de la journée, plusieurs intervenants se sont succédé, chacun apportant à la thématique différents angles, regards et expériences.
plusieurs intervenants se sont succédé, chacun apportant à la thématique différents angles, regards et expériences.
«Il est important de replanter le cadre de la transition juste: aujourd’hui, 1% des personnes les plus riches émettent deux fois plus de CO2 que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Les conséquences de la crise climatique, au contraire, sont bien plus ressenties par ces personnes précaires. Il faut développer des modes de consommation, de production et de déplacement qui ne les affaibliront pas davantage.»
«Un quart des bruxellois vit sous le seuil de pauvreté, et 62% des bruxellois sont locataires! Il faut absolument tenir compte de ces éléments pour ne pas rendre plus fragiles ceux qui le sont déjà. Le politique a un rôle déterminant en ce sens, et se doit d’assurer une transition juste.»
«Bruxelles est une ville à plusieurs échelles, multipolaires et qui fonctionne comme un réseau. Les densités de population peuvent grandement varier d’un quartier à l’autre, et il existe de nombreuses fractures sociales. Pour une transition juste, il faudra d’abord comprendre qu’il n’y a pas qu’une transition mais de nombreuses transitions à effectuer à plusieurs échelles. Il faudra adapter l’économie, passer du linéaire au circulaire.»
«Notre but est de promouvoir un environnement urbain de qualité en ville, grâce à la construction de logements neufs, à la rénovation de logements anciens, et à la réaffectation d’autres patrimoines existants dans certains quartiers. Nous voulons faire en sorte que tous les bruxellois se sentent investis et deviennent protagonistes des luttes urbaines grâce à davantage de débats publics et de transparence dans l’élaboration des projets d’aménagements urbains.»
«À l’avenir, nous pouvons nous attendre à un doublement de l’utilisation de l’électricité, que ce soit au niveau de la chaleur ou de la mobilité. La Belgique ne pourra pas tout produire, il nous faudra donc importer, mais aussi et surtout opérer un changement de mentalité. Il faudra adopter des alternatives de déplacement pour Bruxelles: à pied, à vélo, en transports en commun… De grandes villes comme Paris ont pris des mesures fortes à ce niveau-là, et il est inacceptable que Bruxelles soit à la traîne aujourd’hui. La question des logements à Bruxelles est également très épineuse.»
«Bruxelles Environnement propose plusieurs formes de soutiens aux professionnels par rapport à la transition écologique. Il peut s’agir d’un soutien financier, d’un accompagnement de terrain, ou encore de formations. Nous opérons dans le domaine de la mobilité, de la biodiversité, de l’énergie, de la gestion des déchets ou encore dans l’alimentation durable. Aujourd’hui, nous aidons 7000 professionnels dans leurs démarches environnementale dont bpost, Exki, ou encore Krëfel. Un de nos grands objectifs est d’aider les entreprises à passer d’une économie linéaire à une économie circulaire, en prolongeant la durée de vie des matières, puis en récupérant cette matière à la place de la jeter.»
«Le politique doit agir sur trois points. Le premier, c’est sur la question environnementale; à travers l’isolation des bâtiment, le développement des espaces verts et des transports en communs. Nous avons un projet nommé Rénolution, qui a pour but d’accélérer la rénovation durable des bâtiments et de diviser par trois la consommation énergétique moyenne de ceux-ci. C’est une initiative qui marche bien et qui découle d’une bonne collaboration entre les différents secteurs et le gouvernement. Le second, c’est sur la concentration des moyens publics sur les zones les plus pauvres et les quartiers centraux, qui sont les plus touchés par les problèmes environnementaux. Enfin, le troisième, c’est de pousser vers d’autres moyens de déplacements que la voiture à moteur à combustion, tels que les transports en communs, le vélo, la voiture électrique, etc.»
a également présenté le plan que TotalEnergie a mis sur pied pour les prochaines années afin de tenir compte de la transition écologique.
Plus d’informations: brise-environnement.be