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Les travailleurs de Liberty Steel attendent désespérément la relance de l’activité
Si les Liégeois attendent le tram, les travailleurs de Liberty Steel attendent tout aussi désespérément le redémarrage de l’activité! Le 22 février, une délégation de travailleurs a manifesté sa colère et son impatience en se réunissant sur les rails du tram à hauteur des bâtiments de Wallonie Entreprendre, l’outil économique et financier de la Wallonie.
Isabelle Debroux
L’action menée le 22 février dernier devant les bâtiments de Wallonie Entreprendre.
Depuis de longs mois, les usines de Tilleur et de Flémalle sont à l’arrêt. Cette situation n’est plus tenable, et rien n’indique que Liberty soit en mesure de relancer les lignes. La gestion irresponsable de Sanjeev Gupta, le président du groupe Liberty, menace les outils et les emplois liégeois, tout en mettant en danger la production stratégique d’acier en Europe. Une réaction urgente est indispensable!
Les capacités de production de l’entreprise sont à un niveau dramatiquement bas en Europe. Cela ouvre la voie à l’importation, et augmente la dépendance des pays européens. La récente crise énergétique a démontré et révélé cette vulnérabilité, et cette situation participe grandement à la désindustrialisation du continent. «L’Europe se doit de conserver son tissu industriel et ne peut laisser ses capacités de production aux mains d’acteurs extérieurs, et ce, sans contrôle sur leurs activités. Les sites liégeois en subissent les conséquences», tonne la délégation CSC de Liberty Liège. Une des raisons de la faiblesse de la production européenne d’acier est l’arrêt des sites de Liberty Steel Europe. «Or, ces arrêts prolongés ne sont pas le fait d’un manque de commandes. Ils sont clairement liés à la situation financière du groupe», précisent les délégués CSC.
Depuis un certain temps, Liberty n’honore plus toute une série de factures. Ces impayés font craindre le pire, tant à court qu’à moyen terme. S’ils devaient être privés d’énergie, les outils risqueraient d’être irrécupérables!
«L’acier est, et restera toujours, un produit stratégique et indispensable au développement économique, rappelle la délégation CSC. Nous appelons à une réaction immédiate de nos dirigeants et de la Commission européenne pour préserver ce secteur et le soutenir dans la transition écologique de manière à éviter une désindustrialisation supplémentaire. Il faut, en parallèle, limiter les importations de produits sidérurgiques qui ont augmenté de 16% par rapport à 2019, importations souvent issues de pays affiliés aux BRICS (Chine, Russie, Inde…)».
Enfin, les délégués CSC insistent fermement sur le fait que «la Région wallonne doit continuer à soutenir les travailleurs de Liberty Liège dans la recherche d’une solution qui puisse assurer la pérennité de nos installations et ainsi préserver les emplois. Une solution urgente doit être apportée avant l’inéluctable!».
© CSC LVO
