Maryline est aide-ménagère et déléguée chez IL&C Titres-Services à Soignies, une entreprise qui compte plus de 2.000 aide-ménagères via des agences situées en Wallonie et à Bruxelles. Depuis quatre ans, elle est déléguée CSC dans l’agence de Soignies, qui compte environ 100 travailleuses.
Propos recueillis par Donatienne Coppieters
Je travaille depuis près de dix ans chez IL&C. Comme il n’y avait pas de déléguée CSC dans mon agence, ma permanente a suggéré que je rentre dans la délégation. J’ai donc été nommée déléguée syndicale il y a quatre ans, parce que les élections sociales étaient déjà passées quand j’ai voulu me lancer. Au début, j’ai eu du mal à me faire connaître. Une fois par an, on a un souper organisé avec les travailleuses où on peut se rencontrer. C’est comme ça qu’elles ont su qu’il y avait une déléguée CSC.
Entre collègues, on se rencontre quand on va dans les bureaux, et c’est là qu’on échange. J’ai entendu que certaines avaient de petits soucis. Comme j’ai la parole facile, ça m’a convaincue de me lancer. Pouvoir aider les autres, être au service des collègues, les informer de droits qu’elles ignorent, c’est très valorisant. Il y a deux ans, les aide-ménagères n’avaient pas reçu de chèques repas. On arrivait en période de Noël, et elles en avaient particulièrement besoin. J’ai résolu le problème avec ma permanente. On a envoyé un mail à la direction, les chèques repas sont arrivés, et tout le monde était content. Mais en général, on a peu de marge de manœuvre pour négocier. Notre employeur dit que s’il est dans le rouge, c’est à cause des malades, sans chercher la cause des maladies.
Un problème est qu’on ne peut rien afficher parce qu’on n’a pas de valves, alors que l’affichage est un droit. On n’a pas de boîte aux lettres non plus, donc si les filles ont une plainte, elles ne peuvent que demander notre numéro de téléphone à la responsable.
Je revendique tout le temps un panneau d’affichage et une boîte aux lettres pour qu’on puisse au moins afficher les tracts, faire passer des informations, mais la direction ne veut rien entendre. Une année, on avait fait des cartes de visite en formation avec la CSC. Je les avais mises sur la table du bureau, mais elles ont été retirées.
Je vais me présenter aux prochaines élections sociales. Je suis d’attaque pour aller négocier des avantages en plus pour toutes les filles! Pour ma part, il y a des avantage à être déléguée: j’ai fait beaucoup de rencontres, j’ai appris énormément pendant ces quatre années de formation, notamment sur la législation, les clauses qu’on ne lit jamais trop dans les contrats… En plus, quand on est en formation ou en libération syndicale, on n’est pas sur notre lieu de travail. On a environ six journées de formation par an en plus des libérations, et c’est vraiment un plus.
© Aude Vanlathem
Entre collègues, on se rencontre quand on va dans les bureaux, et c’est là qu’on échange. J’ai entendu que certaines avaient de petits soucis. Comme j’ai la parole facile, ça m’a convaincue de me lancer.