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Simon est opérateur de production packaging chez GSK Wavre depuis un peu plus d’un an. Particularités: il a 20 ans, travaille en CDD… et va se présenter aux prochaines élections sociales. Rencontre avec ce courageux candidat, dont le profil correspond à celui de beaucoup de jeunes travailleurs en situation précaire.
Propos recueillis par David Morelli
J’ai constaté sur le terrain beaucoup de choses qui ne correspondent pas à mon idéal du travail. Mon défunt papa m’a transmis ses valeurs syndicales, et un délégué de GSK m’a motivé à me lancer dans l’aventure. Je veux essayer de changer les choses à mon échelle. Si je n’ai pas encore d’expérience syndicale à l’heure actuelle, j’ai par contre déjà suivi quatre formations avec l’équipe syndicale pour me préparer.
Mon idéal, c’est un environnement de travail ou tout le monde, travailleurs, représentants syndicaux et direction, collaborent en bonne entente, avec des managers à l’écoute des besoins en matière, entre autres, d’amélioration des conditions de travail. L’idéal, c’est de pouvoir évoluer positivement, tous ensemble. À cet égard, la division entre les membres du personnel me dérange. Elle est initiée de manière indirecte par le management, qui nous pousse à produire toujours plus, de manière de plus en plus performante. Cela fini par diviser les ouvriers intérimaires ou en CDD qui arrivent en fin de contrat. Ils cherchent alors à se démarquer, parfois en faisant tourner des lignes de production sans le nombre de personnes nécessaires dans le but d’obtenir le Graal.
Mon idéal, c’est un environnement de travail ou tout le monde, travailleurs, représentants syndicaux et direction, collaborent en bonne entente, avec des managers à l’écoute des besoins en matière, entre autres, d’amélioration des conditions de travail.
Je fais ma campagne sur les contrats précaires. Je souhaite que GSK puisse octroyer plus de CDI, notamment aux jeunes. Les nouveaux travailleurs intérimaires ou en CDD arrivent avec l’espoir de décrocher une situation stable, mais se retrouvent souvent dans une tournante sans fin de contrats ayant une date d’expiration. Difficile, dans ces conditions, d’accéder à un crédit hypothécaire, d’avoir des enfants… Dans ce système, les travailleurs qui arrivent en fin de contrat mettent à disposition d’autres employeurs les formations acquises chez GSK. Un point a d’ailleurs attiré mon attention: l’épuisement global des équipes en CDI qui, chaque année, passent des mois à former des personnes en sachant qu’elles ne seront que de passage. La mise à disposition de plus de contrats à durée indéterminée serait bénéfique tant pour les travailleurs que pour GSK. Personnellement, j’aimerais obtenir un contrat CDI pour pouvoir évoluer dans l’entreprise… mais aussi dans le syndicat, pour me battre pour les idées qui me sont chères.
Les travailleurs font leur travail le mieux possible, mais sans toujours oser parler des problèmes qu’ils rencontrent et de la pression qu’ils subissent. J’aimerais qu’ils s’engagent plus, qu’ils surmontent leurs craintes de se mobiliser pour améliorer leur condition. Malheureusement, je constate sur le terrain que le syndicat n’a pas toujours une bonne image. Ils ont souvent l’image de personnes qui profitent d’une grève pour rester chez eux, ou qui participent aux manifestations pour aller boire un coup. Pourtant, ce n’est pas du tout la réalité. Je souhaite travailler activement à la disparition de ce cliché.
© David Morelli
Pourquoi les élections sociales sont-elles importantes? Dans les entreprises où s’exerce la concertation sociale, on constate notamment:
Pour en savoir plus:
lacsc.be/elections-sociales
