Olivier, 56 ans, est chauffeur mixer chez Inter-Beton (Bruxelles) depuis 2004 et membre de la délégation syndicale CSCBIE depuis 2008. Depuis près de vingt ans, il part travailler à vélo et ce, malgré les obstacles.
Propos recueillis par David Morelli
«Ce qui me motive, c’est principalement le temps. J’habite à 5 km de mon lieu de travail. Si je mets le même temps qu’une voiture le matin, je gagne une bonne trentaine de minutes le soir. Les réductions que l’usage du vélo me permettent en matière d’assurance, ainsi que le réchauffement climatique, sont également des incitants. Vu que je travaille de nombreuses heures, ce trajet me permet également de faire un peu sport et de joindre l’utile à l’agréable.»
«Je vis à Molenbeek et rien n’est fait, à la différence de certaines autres communes, en matière de sécurité des cyclistes. Il n’y a que des marquages vélos. Des casse-vitesses où une mise en priorité des vélos seraient nécessaires. Sur mon trajet, il faut être aguerri et vigilant pour ne pas avoir d’accident. À cet égard, je constate qu’il y a de plus en plus de personnes qui utilisent le vélo pour aller travailler et que, le long du canal, par exemple, la piste cyclable devient dangereuse tant elle est remplie de vélos, de piétons, de speed pedelecs…»
«Nous ne sommes que deux sur les 25 travailleurs de ma centrale à béton, à venir travailler à vélo. Je pense que, en plus du gain de temps et des bienfaits pour la santé, la hausse du prix du carburant pourrait être une motivation pour franchir le pas. Le nouveau plan de circulation bruxellois pourrait aussi avoir un impact. Certains travailleurs envisageraient d’utiliser un vélo électrique pour venir au travail, mais ils coûtent encore très cher. Nous avons essayé, au niveau syndical, d’obtenir des leasings pour les vélos, mais la direction a estimé que c’était trop difficile à mettre en place.»