TotalEnergies/Couche-Tard: «Les travailleurs
ne signeront pas un chèque en blanc!»
En Belgique, un millier d’employés seraient concernés par ce rachat.
Le 17 mars dernier, l’annonce du géant pétrolier français de se débarrasser de son réseau de stations-service au Benelux et en Allemagne a fait l’effet d’une bombe auprès du personnel de TotalEnergies Belgium.
D.Mo.
Un millier d’employés sont concernés en Belgique, dont plus de 130 dans le secteur du pétrole. Les garanties en matière de conditions salariales et de travail sont limitées à un an, alors que TotalEnergies continuera de fournir les stations-service en pétrole pendant au moins cinq ans.
Pour le groupe québécois Couche-Tard, ce rachat ne constitue pas une première. Il avait effectivement déjà racheté le réseau danois du géant pétrolier norvégien Statoil, avant d’y laisser progressivement mourir la marque et d’en changer le nom. En outre, Couche-Tard semble avoir pour habitude de délocaliser ses services à la clientèle dans des pays à bas salaire… au terme d’un an d’activité. La crainte qu’il s’agisse d’une stratégie de dumping social est donc grande.
La crainte qu’il
s’agisse d’une
stratégie de dumping
social est grande.
Le personnel du siège social de TotalEnergies Belgium, particulièrement inquiet, s’est réuni en assemblée générale le 29 mars. Le discours de leur employeur n’a décidément pas convaincu, pas plus que celui du repreneur canadien, Couche-Tard. Les négociateurs syndicaux ont présenté leurs revendications lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, le 31 mars dernier.
«Si l’entame du dialogue a été agressive et difficile, nous avons quand même obtenu que la nouvelle entreprise commune relève du Comité paritaire 211, et que le plan de pension soit maintenu au même niveau. Ce sont deux éléments rassurants», explique Bart Deceukelier, secrétaire permanent de la CSC Bâtiment – Industrie & Énergie (CSCBIE), zone Bruxelles-Brabant flamand. «Ce qui est plus inquiétant, c’est que la direction tente de passer au stade des entretiens individuels, voire des négociations avec les salariés concernés, avant même qu’un organigramme définitif ne soit établi, et a fortiori un accord sur un cadre collectif qui permettrait d’éviter les inégalités. Les travailleurs ne signeront pas un chèque en blanc!».
Un nouveau conseil d’entreprise est programmé le 17 avril prochain.
© Richard Villalon - Belpress.com