Pour la CSC, la question de savoir s’il faut ou non une transition écologique ne se pose plus: le changement climatique est là, et chacun peut voir les dégâts qu’il engendre déjà aujourd’hui. Il faut donc d’urgence entamer une véritable transition écologique.
David Morelli
En tant que syndicat, la CSC s’inscrit dans la vision de la transition juste élaborée par l’OIT dans ses principes directeurs. Il faut noter à cet égard que la Fédération des employeurs belges (FEB) «est supposée y adhérer puisqu’elle est représentée au sein de l’OIT». Ce qui n’est indubitablement pas le cas.
Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, synthétisait, dans une carte blanche corédigée avec le président de la FGTB et publiée la veille de la conférence, la vision syndicale de la transition juste. «En tant que représentants des travailleurs et travailleuses, nous réaffirmons la nécessité d’investir massivement et rapidement dans une transformation de l’économie qui privilégie la durabilité des entreprises sur le plan environnemental, tout en garantissant des emplois de qualité, écrivaient-ils dans la carte blanche. Articuler les politiques climatiques avec les exigences de la justice sociale dès leur conception, c’est le principe de la juste transition. Nous demandons aussi davantage d’investissements dans les secteurs industriels ainsi que dans les services publics, qui sont indispensables à la cohésion de notre société. Pour financer ces investissements, il convient d’assécher toutes les sources d’évasion fiscale et d’y consacrer les moyens humains nécessaires.»
Plus globalement, la transition juste doit contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), du travail décent pour tous, de la réduction drastique des inégalités et de l’éradication de la pauvreté. Ces objectifs constituent les enjeux majeurs du XXIe siècle.
La transition écologique, si elle est correctement conçue et mise en œuvre, constitue une opportunité pour la réalisation des objectifs sociaux en créant des emplois de qualité, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en améliorant la santé de la population, en diminuant les inégalités et en éradiquant la précarité énergétique. Cette transition ne sera possible qu’avec la participation active du monde du travail. Les travailleurs et leurs représentants ne sont pas des observateurs passifs: ils sont des acteurs du changement, capables de concevoir de nouvelles modalités de travail qui préservent l’environnement pour les générations actuelles et futures, dans un souci de justice sociale.