Lédito

L'info n°1027/05/22

La Wallonie doit activer ses leviers fiscaux

Marc Becker, secrétaire national en charge des affaires wallonnes

Le gouvernement wallon a annoncé, à la sortie de son conclave budgétaire, que le solde brut à financer s’améliore de 148 millions et s’élève désormais à 3,987 milliards d’euros par rapport au solde brut à financer du budget initial (4,135 milliards d’euros). 

Une amélioration rendue possible par un effort de 800 millions d’euros. Le gouvernement décline cet effort en trois axes: une augmentation des recettes de plus de 300 millions d’euros, une réduction des dépenses de plus de 400 millions d’euros et la mobilisation de la trésorerie des Unités d’Administration publique (UAP), pour plus de 100 millions d’euros. 

Apparemment, l’effort sur les dépenses portera essentiellement sur des ajustements des programmes d’investissement, sur des financement alternatifs et des frais de fonctionnement. Bref, les véritables efforts structurels sont reportés à 2023. On peut donc espérer  qu’il n’y ait (pour le moment) pas de coupes budgétaires touchant les travailleurs.

Par ailleurs,  s’il venait à se confirmer, l’effort de 300 millions en matière de recettes serait avant tour d’ordre technique. Il ne prévoirait pas de recettes nouvelles. Or, la CSC wallonne plaide depuis longtemps pour l’activation de leviers fiscaux régionaux, par exemple en matière d’additionnels régionaux à l’impôt des personnes physiques, de fiscalité immobilière ou environnementale. Aujourd’hui, la contribution de tous et en particulier de “ceux qui ont les épaules les plus larges” est absolument nécessaire pour résorber les effets des crises successives, pour relancer l’économie et pour financer la transition juste.