Marc, 58 ans, tourneur-fraiseur de formation, a eu un grave accident de vélo il y a quelques années. Bénéficiaire d’une intervention majorée, l’exposition des prix du mazout le place dans une situation de précarité particulièrement difficile.
Propos recueillis par D. Mo.
“Du fait de mon handicap, mes biens sont gérés par un administrateur de biens, qui est mon papa. J’ai commandé mon mazout le mois passé. La facture a triplé depuis la dernière commande! Une fois que mon père aura payé la facture, il ne me restera que 300 euros… en début de mois.
Avant l’explosion des prix de l’énergie, la situation n’était pas facile, mais elle était tenable. Il me restait quelques centaines d’euros pour finir le mois. Pourtant, je consomme vraiment le minimum possible, mais je n’ai plus de marge de manœuvre pour consommer moins. Je fais donc extrêmement attention quand je fais mes courses: je prends ce qui est le moins cher et en plus petites quantités qu’avant.
Je suis propriétaire d’une maison humide et froide, surtout le soir. Pour l’instant, il fait beau et je peux limiter ou couper le chauffage. Je viens de refaire l’isolation du toit et un grand vélux a été installé pour avoir plus de lumière. Ces travaux me permettent d’un peu diminuer la facture de mazout et d’économiser un peu d’électricité.
Comme je suis dans une situation financière difficile, le fonds social mazout du CPAS intervient partiellement dans le paiement de mes factures. Ça aide un peu… mais le politique n’en fait pas assez: les mesures sont insuffisantes face à l’explosion des prix. Si mon père ne m’aidait pas, je ne sais pas comment je ferais pour m’en sortir. Ou alors, je devrais vendre ma maison pour pouvoir payer mes factures. J’y tiens à ma maison.”
Je consomme vraiment le minimum possible, mais Je n’ai plus de marge de manoeuvre pour consommer moins.