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L'info n°424/02/23

Vacances amputées: la CSC rencontre le ministre de l’emploi

D.Mo.

En plus d’avoir subi un important préjudice salarial suite à leur mise en chômage temporaire, 300.000 travailleurs risquent de voir leurs congés et leur pécule de vacances amputés (lire L’Info n°2). En 2020 et 2021, les jours de chômage corona avaient pourtant été assimilés dans le calcul des vacances et du pécule. Malgré les interventions répétées de la CSC auprès du gouvernement, l’assimilation des jours de chômage corona 2022 n’a toujours pas été faite.

Le 15 février dernier, une délégation CSC s’est rendue au cabinet du ministre de l’Emploi, Pierre-Yves Dermagne, pour réclamer une solution sans tarder. La délégation était composée de représentants des centrales ouvrières, de la CNE/ACV-Puls, et de militants venus témoigner de leur situation. La rencontre a été considérée comme satisfaisante. Pour Koen Meesters, secrétaire national de la CSC, le ministre semble avoir compris la demande, et va tenter de la soumettre à ses partenaires du gouvernement lors du prochain conclave budgétaire. La délégation, qui lui a rappelé l’urgence de la situation, attend maintenant une solution concrète.

Témoignage:

«Mon pécule et celui de mon mari nous permettent de payer nos impôts»

L’amputation de l’assimilation nous pose un gros problème, parce que c’est le pécule de vacances qui nous permet de payer nos impôts. Quand on doit payer des montants qui dépassent 6000€, mon pécule et celui de mon mari ne servent qu’à cela. Si nos pécules de vacances sont rabotés, on va devoir payer le surplus avec notre salaire. C'est impossible alors qu’on a déjà du mal à boucler les fins de mois. Par ailleurs, si on descend à 10 jours de vacances, on n'a pas le temps de se reposer. Je travaille dans l’Horeca, un secteur où, pour le moment, tous les travailleurs cumulent les heures parce qu’on ne trouve pas de personnel. On est tous crevés, et on doit quand même assumer. Vingt jours de vacances, ce n’est pas un luxe. C'est vraiment un minimum pour pouvoir souffler. Et on ne peut même pas se permettre de prendre ces jours en une fois, parce que sinon, on n’a pas de salaire pendant un mois. Ça fait plus de 10 ans que je ne suis pas partie en vacances!

• Fatima, travailleuse dans le Catering chez Sodexho.

© David Morelli