La CSC espère que l’Europe sociale pourra progresser pendant la présidence belge du Conseil de l’Union européenne.
Chris Serroyen
La CSC et la CES suivront attentivement cette présidence.
Cette présidence du Conseil de l’UE change tous les six mois. Pour le premier semestre de 2024, la Belgique reprendra le flambeau de l’Espagne. La période est très particulière, avec des hommes et femmes politiques en mode électoral dans la perspective des différentes élections prévues en 2024. Ils n’hésiteront pas à profiter de tous les événements européens pour se mettre en avant. À l’approche des élections européennes, la Commission européenne est aussi en bout de course. Après l’Espagne, la Belgique sera obligée de collaborer avec la présidence suivante, qui ne sera autre que celle de la Hongrie de Viktor Orbán. Et ce alors que deux guerres terribles font rage à proximité de l’Union européenne: en Ukraine et à Gaza. Elles viennent s’ajouter aux autres misères qui ravagent le monde et poussent de plus en plus d’êtres humains sur le chemin de l’exil, pour une (petite) part vers l’UE. Le gouvernement belge veut avant tout profiter de la présidence belge pour éviter un trop grand afflux de réfugiés en Belgique.
Avec la Confédération européenne des syndicats (CES), la CSC espère que l’Europe sociale pourra progresser pendant la présidence belge, au moins pour planter les jalons d’avancées à réaliser lors de la prochaine législature européenne.
Les élections européennes qui approchent vont rendre la période très particulière.
La CSC sera surtout attentive à deux sommets européens importants. Fin janvier, un sommet réunira les interlocuteurs sociaux autour du dialogue social européen à Val Duchesse. Son résultat est toutefois déjà obscurci par le fait que les employeurs européens n’ont pas obtenu de mandat pour signer un accord précurseur sur le télétravail.
En avril, un autre sommet important est prévu à La Hulpe sur la poursuite du développement du pilier social européen. Ce pilier avait été annoncé il y a sept ans lors d’un sommet européen à Göteborg. Beaucoup de bruit pour rien, avaient estimé les sceptiques et les cyniques de l’époque. Sept ans plus tard, nous disposons pourtant bel et bien de lignes directrices européennes sur l’accès à la protection sociale pour les contrats atypiques et les indépendants et sur l’instauration d’un revenu minimum dans tous les pays. Nous avons aussi des directives européennes sur un salaire minimum européen, sur la promotion de la concertation collective, sur la combinaison entre travail et vie familiale, sur la transparence salariale pour lutter contre l’écart salarial entre hommes et femmes et sur des conditions de travail plus prévisibles. Des directives sur le devoir de vigilance des multinationales et les droits des travailleurs de plateformes numériques sont en préparation. Tous ces textes devront être traduits au niveau belge, par des lois et des conventions collectives de travail.
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Du 1er janvier au 30 juin 2024, la Belgique assurera la présidence du Conseil de l’UE. Le Conseil, composé des ministres compétents des 27 États membres, fournit des orientations à l’UE et donne une impulsion au processus législatif. Chaque État membre en assure la présidence à tour de rôle, pour une période de six mois. Durant sa présidence, la Belgique jouera le rôle d’intermédiaire neutre pour diriger les travaux législatifs et rechercher des compromis entre les États membres de l’UE dans des domaines tels que le changement climatique, la croissance économique et la cohésion sociale.