Bourrasque inattendue sur le chômage temporaire
La fédération patronale de la construction, Embuild, préconise de scinder le chômage temporaire en cas d’intempérie par demi-journée. Pour la CSC bâtiment - industrie & énergie (CSCBIE), ce n’est que du vent.
D.Mo.
Alors que nous sommes confrontés à des températures glaciales, Embuild préconise l’introduction d’un chômage temporaire par demi-journée en cas d’intempéries. Aujourd’hui, cela s’applique sur toute la journée.
La CSCBIE s’étonne de cette idée farfelue, d’autant plus qu’elle n’a encore jamais été abordée lors de la concertation sociale. «Nous nous posons des questions sur sa faisabilité, interpelle Patrick Vandenberghe, président de la CSCBIE. Rappeler un ouvrier pour une demi-journée pose de nombreuses difficultés d’ordre pratique. Comment prévenir et réunir tout le monde très rapidement? Que se passe-t-il si l’on ne parvient pas à joindre quelqu’un de l’équipe? Il y a de fortes chances qu’une fois sur le chantier, la température baisse de nouveau, ou qu’il se remette soudainement à pleuvoir ou à neiger. Est-ce que les ouvriers devront alors travailler dans le froid, sous la pluie et dans le vent? Ou auront-ils finalement fait le déplacement pour rien? En outre, les ouvriers de la construction doivent souvent faire de longs trajets pour se rendre sur chantier. Avec la proposition d’Embuild, ils risquent d’être plus longtemps sur la route que sur chantier. Pour la CSCBIE, il est en outre inacceptable d’exiger encore plus de flexibilité de la part des ouvriers de la construction en leur demandant de rester disponibles sur leur téléphone et à disposition de l’employeur toute la journée!», souligne le président de la CSCBIE.
«Enfin, nous ne devons pas oublier que le secteur de la construction souffre d’une grave pénurie de main-d’œuvre. De telles propositions n’amélioreront pas l’attractivité du secteur. Les métiers de la construction sont de beaux métiers, et doivent le rester. Nous devons accepter que les conditions météorologiques imposent certaines limites», insiste Patrick Vandenberghe.
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