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L'info n°1920/10/2023

En finir avec le statut de cohabitant

La Journée mondiale de lutte contre la pauvreté, le 17 octobre, a été l’occasion pour les Travailleurs sans emploi de la CSC (TSE) de remettre en avant une revendication majeure: la suppression
du statut de cohabitant.

Donatienne Coppieters


Le 17 octobre, des actions ont eu lieu à Namur à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la pauvreté.

Instauré en 1980, ce statut était considéré comme un «revenu rouge à lèvres» parce qu’il concernait surtout des femmes (62% en 1982) qui touchaient une allocation sociale alors que leur conjoint travaillait et «qu’elles n’en n’avaient pas besoin pour vivre».

Depuis quarante ans, les associations dénoncent les discriminations que ce statut provoque, qui ampute sérieusement une allocation de chômage, de maladie, de pension, de CPAS.

Aujourd’hui, ce statut concerne 51% de femmes et 49% d’hommes. Il nuit à la solidarité familiale: au-delà de 25 ans, des jeunes se voient contraints de quitter le domicile familial parce qu’ils ne perçoivent plus d’allocations familiales et que le chef de famille devient cohabitant, des personnes âgées ne peuvent rejoindre le domicile de leurs enfants… Il pose aussi des problèmes d’accès au logement: vu le coût du logement dans certaines villes, des familles monoparentales auraient par­fois intérêt à se regrouper pour partager les frais de logement. Mais dès lors, ils sont repris sur la même composition de ménage, et le montant des allocations est calculé en tenant compte de l’ensemble des revenus du «ménage».

Les TSE, la Ligue des familles, et le Mouvement ouvrier chrétien (Moc) plaident pour une suppression de ce statut, sans exigence de contrepartie (par exemple, de limiter les allocations de chômage dans le temps). À l’approche des élections, ils demandent des engagements aux candidats et souhaitent qu’il apparaisse dans le programme de chaque parti. L’accueil des réfugiés ukrainiens, les inondations en Wallonie ont créé des brèches dans ce statut et ont montré que la solidarité n’est réellement possible qu’en le supprimant. 

© Donatienne Coppieters

Les associations
dénoncent les
discriminations
que ce statut
provoque.