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L'info n°1911/11/22

Les jeunes ont besoin d’une revalorisation du travail étudiant


Pour les jobistes, un contrat étudiant reste toujours moins avantageux qu’un contrat classique.

Pour les Jeunes CSC, l’extension du travail étudiant à 600 heures par an est une fausse bonne idée.

En pleine crise énergétique, et dans le cadre du conclave budgétaire, le gouvernement fédéral propose d’étendre le contingent d’heures du travail étudiant de 475 à 600 heures par an. Si cela peut paraître attrayant pour les étudiants et répondre à leurs besoins, cette idée ne résiste pas à l’analyse. Pour les Jeunes CSC, la priorité est de revaloriser le salaire des jobistes afin de leur permettre de se constituer des droits pour le reste de leur carrière et d’accéder à la sécurité sociale.

La nouvelle mesure décidée par le gouvernement fédéral concernant l’augmentation des heures du travail étudiant n’est pas une solution pour améliorer les conditions de vie des jeunes dans un contexte de crise énergétique. Selon Nel Van Slijpe, responsable national des Jeunes CSC, «le premier travail d’un étudiant, c’est d’étudier. Pousser l’étudiant à travailler pour financer le coût élevé des études est une mesure qui renforce les inégalités et crée un cercle vicieux de l’échec et de l’abandon pour de nombreux jeunes». Pourtant, près d’un étudiant sur quatre travaille toute l’année pour payer ses études. Selon le dernier rapport de Randstad, un tiers des étudiants font également des jobs pendant les périodes de blocus et d’examens. Ce chiffre est alarmant et ne cesse de croître.

1 étudiant sur 4

travaille toute
l’année pour payer
ses études.

Jeunes et précaires

Les factures d’énergie explosent, «à la fin du mois, je n’ai plus assez d’argent pour acheter de la nourriture et je n’ai pas pu renouveler mon abonnement pour les transports qui est, pourtant, très peu cher», témoigne Déborah dans l’enquête que les Jeunes CSC ont lancée sur les réseaux sociaux. Ce dont les jeunes ont besoin, ce sont des solutions structurelles pour sortir de la précarité, comme la réduction du coût des études et la baisse des prix de l’énergie, mais pas de travailler 125 heures supplémentaires avec des contrats qui n’offrent aucune sécurité d’existence.

Cet hiver, de nombreuses entreprises risquent de fermer, ne pouvant faire face à l’augmentation des coûts de l’énergie. Les jobistes n’auront pas accès au chômage temporaire, ils se retrouveront donc sans revenus. Rendre encore plus flexible le travail étudiant ne résoudra pas ce problème. Même au niveau du salaire, les étudiants seront pénalisés. En effet, «un contrat étudiant ne permet pas aux jobistes de se constituer des droits à la sécurité sociale», rappelle Nel Van Slijpe. Une extension du nombre d’heures sous contrat étudiant ne changera pas car ce type de contrat reste toujours moins avantageux qu’un contrat classique (prime de fin d’année, pécule de vacances, chômage temporaire, droit d’accès à la sécurité sociale, etc.).

Un contrat étudiant ne permet pas aux jobistes de se constituer des droits à la sécurité sociale.

Mobilisation

Les seuls gagnants de cette mesure seront les employeurs qui pourront profiter encore plus d’une main d’œuvre étudiante bon marché et flexible. À l’inverse, ce dont les jeunes ont besoin, c’est d’une revalorisation du travail étudiant en permettant aux jobistes de se constituer des droits pour le reste de leur carrière et d’accéder à la sécurité sociale afin d’être protégés en cas de perte d’emploi.

Les Jeunes CSC continueront de se mobiliser sur cette question dans les semaines à venir afin de défendre les droits des jobistes.

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