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L'info n°1623/09/22

Enveloppe bien-être Un milliard au frigo pour les revenus les plus bas

Les syndicats demandent au gouvernement de s’atteler rapidement à la répartition de l’enveloppe bien-être 2023-2024, ce qui permettrait de relever de nombreuses allocations sociales dès le 1er janvier 2023. 

Lies Van der Auwera (adapt. D. Mo)

Tous les deux ans, un budget est libéré pour permettre aux pensions et aux allocations sociales de bénéficier d’une augmentation en plus de l’index. C’est ce que l’on appelle «l’enveloppe bien-être». Cette opération est nécessaire pour éviter que l’écart avec les salaires ne devienne trop important. Cette somme – un milliard d’euros cette fois – est destinée aux allocations sociales des travailleurs salariés et des indépendants ainsi qu’aux bénéficiaires de l’aide sociale. L’affectation précise de cette somme fait l’objet de négociations entre les interlocuteurs sociaux.

C’est là que se situe le blocage. Les employeurs exigent que la répartition de ce budget soit négociée, comme cela a toujours été le cas jusqu’en 2020, en même temps que les salaires. L’année dernière, les syndicats ont exigé que les choses changent car en liant l’enveloppe bien-être aux négociations salariales, les employeurs profitent de l’attention accordée aux revenus les plus bas pour imposer leurs propres revendications (flexibilité accrue, modération salariale, etc.). «L’année dernière, le gouvernement avait accepté, après avoir longuement hésité, explique Chris Serroyen, mais on assiste au même scénario cette année: les employeurs bloquent la concertation et le gouvernement attend». Entre-temps, le milliard d’euros destiné aux allocations sociales est gelé précisément au moment où de très nombreuses personnes risquent de sombrer financièrement.

L’enveloppe permet aux pensions et aux allocations sociales de bénéficier
d’une augmentation
en plus de l’index.

Un cahier de revendications solide

Le 15 septembre dernier, un avis commun devait être rendu au gouvernement. Mais, cette année, cela n’a pas été le cas, les employeurs ayant refusé de négocier. «Avec les autres syndicats, la CSC a déposé un cahier de revendications solide sur la table. Nous demandons, entre autres, de majorer les allocations minimums d’au moins 2%. Des efforts supplémentaires devraient également être consentis pour les chômeurs et les malades avec charge de famille. Un supplément devrait également être prévu pour les allocations de chômage qui sont actuellement inférieures au revenu d’intégration afin de combler la différence. Le pécule de vacances des pensionnés et des invalides doit également être revu à la hausse».

Le fait est que les négociations salariales sont fortement mises sous pression. La loi très rigide sur la norme salariale risque de déboucher sur un blocage total les prochaines années. C’est précisément pourquoi il est extrêmement important de découpler la discussion sur l’enveloppe bien-être des négociations salariales. «Sinon, ce sont les plus bas revenus qui seront pris en otage, ce qui est parfaitement irresponsable dans la situation actuelle», prévient Chris Serroyen.

La CSC, FGTB et CGSLB demandent au gouvernement de prendre, dans le mois, une décision dans le cadre de la confection du budget pour 2023. Cet appel était un point central du rassemblement du 21 septembre dernier.

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