Lédito

L'info n°1110/06/22

Pour Margaux et toutes les autres

Marie-Hélène Ska, secrétaire générale

Margaux travaille comme aide-ménagère. Elle réalise un travail important et lourd pour lequel elle n’est payée que 12 euros de l’heure. Brut. Les appels de Margaux et de ses collègues pour un meilleur salaire, pour une reconnaissance, pour le respect, sont ignorés par sa société de titres-services. Margaux et ses collègues se battent pour une minuscule augmentation maximale de 0,4% pour 2021 et 2022. Pour Margaux, cela signifierait une augmentation de 8,5 euros brut par mois. Réponse de son employeur: pas possible, c’est trop élevé.

Pourtant, selon la Banque nationale, de nombreuses entreprises se portent extrêmement bien et les dividendes pleuvent sur les actionnaires. La hausse des prix de toute une série de denrées au niveau international génère des bénéfices excessifs pour certaines entreprises, notamment celle du secteur de l’énergie. Margaux et ses collègues doivent donc s’accrocher à l’indexation automatique de leur salaire. Pourtant, personne ne s’enrichit grâce à cette indexation. Celle-ci corrige simplement la perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation.

Comble du cynisme, certains employeurs aimeraient également se débarrasser de ce mécanisme, c’est-à-dire négocier des réductions de salaires. Il faut changer les choses! À commencer par la loi sur les salaires qui empêche de négocier librement des hausses de revenus. Alors que s’est ouverte la Conférence internationale du travail, rappelons que la possibilité pour les syndicats de négocier librement les salaires et les conditions de travail est l’une des normes fondamentales de l’OIT. Mais elle est restreinte en Belgique.

Margaux participera avec ses collègues à la manifestation nationale, le 20 juin prochain, pour rappeler qu’elle n’est pas un simple outil et qu’elle mérite, comme toutes les travailleuses et tous les travailleurs, de recevoir un salaire décent.