Manif du 20 juin: ensemble
pour de meilleurs salaires
Vous voulez un salaire qui vous permet de vivre et de faire
des projets? Dans ce cas, rendez-vous à la manifestation nationale
du 20 juin à Bruxelles et appelez vos collègues et votre entourage
à participer à l’action.
David Vanbellinghen & Patrick Van Looveren
La loi sur la norme salariale («loi de 1996») doit être modifiée en profondeur car elle ne laisse quasiment aucune marge pour des augmentations salariales. La CSC, la FGTB et la CGSLB contestent cette loi. Grâce à la pétition qu’ils ont lancée, les syndicats ont obtenu du Parlement qu’il consacre un débat le 29 juin sur cette loi. En organisant une grande manifestation à Bruxelles le 20 juin, nous exercerons une pression supplémentaire pour obtenir des salaires équitables et une augmentation du pouvoir d’achat. Quelques arguments.
La loi de 1996 ne tient pas compte de la productivité, plus élevée en Belgique que dans les pays voisins. Une rémunération équitable devrait suivre le rythme de la croissance de la productivité. Depuis 1996, les salaires belges accusent un retard de 12% sur cette croissance.
La loi de 1996 ne tient pas compte des subventions salariales que les pouvoirs publics accordent aux entreprises (8,4 milliards d’euros en 2019), ni du tax shift accordé par le gouvernement précédent. Ce tax shift a permis de ramener le taux officiel des cotisations sociales patronales de 33% à 25%, ce qui a rapporté annuellement 2,8 milliards d’euros aux entreprises. Selon le gouvernement Michel, cette mesure devait permettre de créer des «jobs, jobs, jobs». Des études scientifiques ont pourtant démontré qu’au lieu de créer des emplois, cet argent a servi à mieux rémunérer les actionnaires.
La loi de 1996 est totalement axée sur la modération salariale. Notre pays ne pouvant gagner ce combat face aux pays à bas salaires, notre avantage doit dès lors venir d’un haut niveau de qualification des travailleurs et de produits innovants. Si la loi sur la norme salariale inclut bien une amorce pour doper la formation, cette amorce reste sans suite faute de sanctions. En ce qui concerne les investissements dans la recherche et le développement, cette loi se contente de quelques dispositions non contraignantes.
La marge de négociation constitue un plafond qui ne peut être franchi sous peine d’amendes encore plus élevées à l’encontre des entreprises qui le feraient. La marge salariale que nous avons dû avaler, lors de la concertation salariale interprofessionnelle pour les années 2021-2022, s’appliquait à tous les secteurs et entreprises, même s’ils se portent bien. Avec la crise du Covid-19, certaines ont continué à engranger des bénéfices plantureux.
L’artifice des chèques-consommation nets qui pouvaient, en fin de compte, venir en sus de la marge salariale n’enlève rien à nos critiques à l’encontre de la loi.
Cette loi prévoit aussi la possibilité, dans son article 14, de demander un effort équivalent aux autre revenus, comme les revenus des dividendes. Depuis l’instauration de la loi, cet article 14 n’a jamais été invoqué pour soutenir notre économie.
Le choix politique est clair: les petits trinquent et on ne demande rien aux nantis. Cette situation est injuste. C’est la raison pour laquelle nous manifesterons le 20 juin.
• Rendez-vous à 10h (départ à 11h) boulevard Albert II (gare du Nord) à Bruxelles.
• Infos sur la manif, les indemnités et les transports vers Bruxelles: www.lacsc.be/20juin
• Inscrivez-vous dès maintenant à l'événement Facebook:
www.facebook.com/events/.
Vous serez tenu informé des actualités et infos pratiques.
© Photos : la CSC