Les secteurs icon

Les secteurs

L'info n°826/04/2024

Travailleurs sans emploi

Limiter le chômage ne crée pas d’emploi!

Pour les travailleurs sans emploi de la CSC (TSE), seules la réduction collective du temps de travail et la création de vrais emplois peuvent jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le chômage.

Khadija Khourcha

À chaque crise, à chaque augmentation du nombre de personnes privées d’emploi, les mesures de sanctions et d’exclusion du chômage sont renforcées. Pourtant, le bon sens préconiserait l’inverse.

La limitation dans le temps ne mène pas automatiquement à l’emploi s’il n’existe pas. L’idée qu’il suffirait de se diriger vers les emplois qui connaissent des difficultés de recrutement ne tient pas compte de la complexité de la réalité. En effet, les difficultés de recrutement ou de maintien de personnel à l’emploi relèvent de mauvaises conditions de travail, de salaires trop bas, de techniques de management qui rendent malades… Et même avec une formation, tout le monde ne peut pas devenir chauffeur de bus.
Enfin, exclure les gens de la sécurité sociale l’affaiblit, impactant tous et toutes, avec et sans emploi.


Une mesure injuste et inefficace

Il n’y a que la réduction collective du temps de travail et la création de vrais emplois qui peuvent jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le chômage. Une étude récente de l’Onem, à l’instar d’autres études, a démontré que les sanctions et les exclusions du chômage ne mènent ni à l’emploi, ni vers plus de qualifications.

L’exclusion des allocations de chômage pour celles et ceux qui ont rempli toutes leurs obligations – les autres ont déjà été exclus par l’activation – n’aidera pas à trouver du travail plus rapidement. Au contraire, en perdant le statut de chômeur, la personne exclue des allocations perd un revenu, du lien social, des possibilités de formation, et est de facto encore plus éloignée de l’emploi.

Les exclusions du chômage ne mènent ni à l’emploi, ni vers plus de qualifications.

Exigences

Les TSE de la CSC exigent l’application de la Constitution et de ce droit fondamental qu’est le droit à l’emploi, la mise en œuvre de politiques de création d’emplois convenables accessibles aux sans-emploi, des allocations de chômage au-dessus du seuil de pauvreté, la suppression de la dégressivité, la réduction collective du temps de travail, la création d’emplois de proximité, la création de parcours d’insertion efficaces et adaptés aux chômeurs et chômeuses éloignés de l’emploi, ou encore la réorientation des aides à l’emploi.

Last but not least, les employeurs doivent assumer leurs responsabilités, en donnant de réelles chances d’embauche, et doivent cesser de se plaindre de ne pas trouver de travailleurs en cherchant le mouton à cinq pattes.