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L'info n°2208/12/2023

Bâtiment – industrie & énergie

Un congrès pour aller plus loin, durablement

La CSC bâtiment – industrie & énergie s’est penchée avec ses militants sur les manières de pérenniser, dans un monde en transition, les valeurs et les actions qui la fondent.

David Morelli


«Après tout ce qui s’est passé avec le Covid, je pense que c’est important de remettre les choses à plat, même si on n’est pas toujours d’accord, et d’essayer d’avoir une ligne de conduite»
, déclare Carlo, délégué dans le secteur de la chimie depuis plus de 35 ans. Avec 600 autres congressistes, il a rejoint Houffalize le 30 novembre dernier pour clôturer la longue réflexion débutée en 2022 visant à définir les lignes de force de la CSC bâtiment – industrie & énergie (CSCBIE) pour les cinq ans à venir.

En 2015, le congrès de la CSCBIE s’intitulait «Traçons la route». Le mot d’ordre de celui de 2023 est «Aller plus loin, durablement». Huit ans, une fusion avortée avec l’ACV-CSC Metea et une pandémie séparent ces deux congrès, mais la CSCBIE continue à tracer sa route et celle qu’emprunteront ses quelque 255.000 membres et 10.000 militants de manière cohérente.


Le passé et l’avenir

Durant trois jours, la CSCBIE a interrogé les conditions pour résister à l’épreuve du temps et perdurer. La séance plénière d’introduction a permis de développer la thématique de la durabilité. «C’est une question transversale à de nombreux secteurs couverts par notre centrale, explique Pierre Cuppens, secrétaire général de la CSCBIE. Confrontés aux transitions, certains secteurs y sont plus sensibles que d’autres. Il faut accompagner leur transformation pour qu’ils soient durables demain.»

Une longue vidéo a rappelé aux participants l’ensemble des avancées et obstacles rencontrés par la CSCBIE depuis 2015 (Brexit, Covid, lutte contre le dumping social en Belgique et à l’international, judiciarisation des actions collectives…). Un rappel utile avant le vote des sept résolutions d’actualité, définissant les priorités immédiates de la centrale professionnelle. Parmi celles-ci: le travail faisable, une pension digne pour tous les travailleurs, ou encore une fiscalité plus juste. «Notre activité principale demeure la défense des intérêts des membres et des travailleurs, rappelle Patrick Vandenberghe, président de la CSCBIE. Notre priorité, c’est d’être présents dans les entreprises, dans les secteurs, dans les PME. C’est là que se trouve notre futur. On a donc besoin des militants. Ils sont notre force pour défendre les intérêts de nos membres. Nous sommes le syndicat de la concertation durable, et nous voulons poursuivre le développement de la concertation sociale et de l’action sectorielle». Beaucoup de choses ayant changé en huit ans sur les plans juridique, technique et pratique, ce congrès a également été l’occasion de réviser les statuts de la CSCBIE.

Nous sommes le syndicat de la concertation durable.


La séance plénière d’introduction a permis de développer la thématique de la durabilité.


Lignes de forces durables

Le plat de résistance du congrès était composé des réunions en section, moment important d’échanges avec les délégations en vue du vote des 27 lignes de forces. Celles-ci étaient abordées selon trois axes: la durabilité de l’organisation, la durabilité de la concertation, et le travail durable. «On joue notre avenir, ici, confie Dave, un délégué du secteur de l’ameublement et de la transformation du bois. Il faut définir les lignes de force qui vont permettre de faire perdurer et améliorer la centrale. Il va également falloir travailler pour et avec les jeunes. Il faut entrer en contact avec eux et les recruter. Ce sont eux notre avenir». Plus largement, pour Jean-Marc, délégué dans la construction, «il faut écouter ce qui se passe au niveau de la base, et maintenir un contact de proximité avec elle. Et il faut que le service continue à être à la hauteur des cotisations demandées aux membres».

Ces demandes sont en phase avec la vision d’avenir de la CSCBIE et de son président. «Nous devons continuer de renforcer les services aux membres. On a déjà beaucoup investi à ce niveau et on va continuer à le faire, affirme Patrick Vandenberghe. Nous devons aussi mettre pleinement l’accent sur la fidélisation et le recrutement des membres, en accordant une attention spécifique aux jeunes et aux membres des PME». Il revient également sur une avancée dont il est personnellement très fier: «On a beaucoup travaillé pour installer un syndicalisme vertical dans lequel nous pouvons discuter des problèmes de tous les travailleurs: ouvriers, employés et cadres. Même si ce n’est pas le cas dans tous les secteurs, il y a eu de bons accords avec l’ACV Puls et la CNE1».
Patrick Vandenberghe conclut: «nous allons nous retrousser les manches pour concrétiser ces lignes de force et rendre le monde meilleur». 

1. CNE: Centrale nationale des employés, dont l’ACV Puls est l’équivalent en Flandre, NDLR. 

Photos © CSCBIE

Notre priorité, c’est d’être présents dans les entreprises, dans les secteurs, dans les PME.


Six cents militantes et militants ont participé au congrès.