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L'info n°2322/12/2023

BRUXELLES

Jeunes CSC: des mesures pour en finir avec la précarité!

Les étudiants et les jeunes en ont marre de la manière dont les politiques les traitent et veulent en finir avec une précarité grandissante.

Donatienne Coppieters


Les prises de parole ont dénoncé l’inaction politique.

La Journée internationale des étudiants, le 17 novembre dernier, a été l’occasion pour la Fédération des étudiants francophones (Fef) et les organisations de jeunesse syndicales, dont la CSC, d’organiser une action pour porter les revendications communes en vue des élections à venir.

Sur la place de l’Albertine à Bruxelles, les témoignages de jeunes se succèdent. «Je ne toucherai pas les allocations d’insertion, témoigne Alice, vingt et un ans, militante aux Jeunes CSC. À dix-huit ans, je ne savais pas exactement ce que je voulais faire de ma vie. Alors je me suis réorientée. Une année de trop pour les allocs, une année en moins pour paysage. Parce que ce nouveau décret ne donne pas le droit à l’erreur! Et avec le sous-financement, pas de bourses! Je dois donc jober, aussi pendant mes blocus et mes examens. Mais c’est plus vicieux que ça. Pour avoir ces allocs, il faut avoir fini ses études à 24 ans et faire un an de stage d’insertion. Donc, si vous ratez une année en primaire ou en secondaire, elles vous passent sous le nez aussi. Je bosse pour payer mes études; si tout se passe bien, j’aurai cumulé sept ans de job sans n’avoir aucun droit à la sécurité sociale. Si le décret paysage me fais sauter avant, je n’aurai aucun droit au chômage non plus.»

«Accrochez-vous», qu’elle disait

Impactés par les crises économiques et sanitaires, les étudiants se retrouvent abandonnés par des dirigeants sourds à leurs nombreuses préoccupations: coût des études, stages effectués gratuitement, allocations à la sortie des études, jobs étudiant, blocage des salaires… Ils attendent des solutions. Mais la réponse de la ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux, a été un désinvolte «Accrochez-vous».

Lors de leur action, les jeunes ont retourné le message d’encouragement en lançant une campagne intitulée «Accrochez-vous, madame la ministre, on arrive!». 

«Ça met la rage d’entendre les situations des étudiants, des jeunes travailleurs, des chercheurs d’emploi, des stagiaires…, s’indigne Nel Van Slijpe, responsable national des Jeunes CSC. Nous sommes un des pays les plus riches du monde, et 80.000 étudiants francophones n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins de logement, de nourriture, etc. Au niveau des jeunes travailleurs, on voit une explosion de contrats précaires. À l’occasion des élections de 2024, on veut faire entendre la voix des jeunes. Au niveau des allocations d’insertion, nous demandons une sécurité sociale garantie pour les jeunes à la sortie des études. Quand on cherche un boulot, il faut pouvoir le faire dans de bonnes conditions. Si on n’a pas de revenu, pas de sécu, on accepte ce que les employeurs nous donnent – c’est-à-dire de l’intérim, des CDD, des temps partiels. Il faut arrêter ce cycle-là! On demande de réduire le stage à 75 jours, d’avoir accès aux allocations d’insertion jusqu’à trente ans, et qu’elles ne soient plus limitées dans le temps.»

La Fef et les organisations syndicales demandent aussi un refinancement de l’enseignement supérieur et le retrait de la réforme du décret paysage. 

© Donatienne Coppieters

Stop à la galère en début de carrière!

Il est temps de réinvestir dans la jeunesse!

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