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L'info n°226/01/2024

Un plaidoyer contre les centres fermés


«Centres fermés: ces prisons qui ne disent pas leur nom»
relate le combat syndical pour libérer Mounir Tahri, militant du Comité des travailleurs migrants avec et sans papiers de la CSC Bruxelles, et son témoignage de vie en centre fermé. Cette nouvelle publication constitue un véritable plaidoyer contre les centres fermés et la politique d’exclusion, dite «du retour», développée par le gouvernement fédéral.

Donatienne Coppieters

Le vendredi 9 février 2018, 25 agents de la police de Bruxelles interviennent avec force dans les locaux de l’ASBL Globe Aroma, un centre culturel qui organise des échanges interculturels et artistiques, sous le prétexte de contrôler les comptes de l’ASBL. Sept personnes, dont deux militants syndicaux de la CSC Bruxelles et un artiste, sont arrêtées. Deux d’entre elles restent détenues: Mounir Tahri, militant syndical en cours de procédure judiciaire contre un patron abuseur, et Jiyed Sheikh, un artiste qui présentait ses œuvres dans l’expo «Carte de visite» de la ville de Bruxelles. Tous deux sont emmenés le lendemain matin au centre fermé 127 bis. Ils seront libérés après quatre mois d’actions intensives.

Récit d’une lutte pour la liberté et les droits

À l’approche des élections de juin 2024, la CSC Bruxelles, le Ciré (Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers), le Mouvement ouvrier chrétien (Moc), La Ligue des droits humains, le Service de santé mentale Ulysse et Maître Vincent Lurquin dénoncent la réalité des centres fermés, et en appellent à les fermer. La CSC Bruxelles veut aussi interpeller les responsables politiques sur la nécessité de protéger les personnes sans papiers exploitées au travail par des patrons abuseurs, sans risquer d’être détenues en centre fermé par la suite. Il faut par ailleurs régulariser leur travail par un accès au séjour découlant de critères clairs et permanents.

La publication effectue un état des lieux de la situation des centres fermés en Belgique, dévoilant ce qui se cache derrière leurs murs et leurs barbelés. Les paroles de Mounir Tahri, récoltées lors de nombreuses visites durant la durée de son enfermement, en sont le fil conducteur, et témoignent de la réalité de ces centres. Cet ouvrage est un appel à l’action pour que le gouvernement opte pour un changement radical: la régularisation du travail des personnes sans papiers, l’accès au séjour via des critères clairs et permanents, dont le travail, sont des conditions sine qua non, et représentent une alternative à l’existence des centres fermés.

De nombreuses associations appellent à la fermeture des centres fermés.