L’Info vous propose les extraits d’une analyse présentant trente exemples de votes antisociaux de l’extrême droite.
D.Mo.
La CSC fait partie de coalitions antifascistes, comme ici à Charleroi.
Les partis d’extrême droite jouent de plus en plus la carte du social, en adoptant un discours en ce sens ciblé sur le monde du travail. Pourtant la comparaison des slogans et des positions politiques du Vlaams Belang), d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen, qui influencent le débat belge francophone du parti wallon Chez Nous, dévoile un discours social de façade. En réalité, l’agenda qu’ils défendent est défavorable aux travailleurs.
Le Vlaams Belang affirme soutenir les salaires et le pouvoir d’achat. Pourtant, en 2017, le parti a voté au Parlement fédéral pour le durcissement de la Loi de 1996, que les syndicats combattent car ils sont la cause du gel des salaires. En 1996, le VB avait voté contre cette loi… car elle n’allait pas assez loin.
Le VB affirme vouloir augmenter le salaire minimum en Belgique. Cependant, en 2022, alors que le Parlement européen a mis au vote une proposition de directive sur le salaire minimum européen, tous les partis belges ont voté pour – à l’exception de la N-VA et du Vlaams Belang.
Éric Zemmour propose de baisser massivement les impôts des entreprises de 30 milliards d’euros pour créer de l’emploi. Cela réduirait pourtant le financement de l’État, ce qui amènerait une réduction des prestations sociales ou des services publics (pensions, remboursement maladie…).
Dans son programme de 2019, le Vlaams Belang se prononce en faveur d’une pension à points. Ce mécanisme pénalise généralement les faibles revenus, notamment les temps partiels.
Alors que 93% des sympathisants du Rassemblement national (RN) souhaitent un blocage des prix pour faire face à l’explosion des prix, Marine Le Pen a voté contre à l’Assemblée nationale française. Les députés RN ont également rejeté la création de la nouvelle autorité européenne du travail, chargée de détecter les fraudes à la mobilité des travailleurs, et le socle européen des droits sociaux, qui encourage une harmonisation des règles du travail et de la protection sociale en Europe.
Le Vlaams Belang a voté contre un salaire minimum européen.
Le Vlaams Belang reste un parti antisyndical. Il s’oppose au versement des allocations de chômage par les syndicats. Par ailleurs, en juin 2021, il a déposé au Parlement une proposition pour donner une personnalité juridique aux syndicats. Cela aurait pour conséquence majeure de les obliger à rendre publiques leurs caisses de grève, pour le plus grand bonheur des employeurs!
Concernant les impôts, leur programme mentionne une diminution de l’impôt sur les entreprises de 25 à 22%. Cela reviendrait à réduire le financement de l’État pour augmenter la marge bénéficiaire des entreprises…
Concernant le chômage, Chez Nous souhaite permettre aux chômeurs de longue durée d’accomplir des travaux d’intérêt général afin d’embellir nos espaces de vie en les rétribuant sous forme de chèque-terroir. Pourtant, tout chômeur peut déjà travailler gratuitement s’il le veut en faisant du bénévolat (qui est d’ailleurs défrayé). Cette mesure serait une porte ouverte pour rendre une mise au travail des chômeurs obligatoire.
Enfin, détail d’importance: Chez Nous n’a, dans son programme, aucune opinion sur les salaires et sur les pensions…
Les exemples présentés dans cet article sont issus de l’étude «L’extrême droite et ses votes antisociaux: 30 exemples», réalisée par Olivier Malay, collaborateur au Service d’études de la CSC Alimentation & Services, et Angela Duzan (stagiaire). Texte disponible sur lavamedia.be
© CSC Charleroi S&M, Shutterstock