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L'info n°1031/05/2024

Allemagne: l’exemple de l’AfD, une contamination rapide et durable

L’expansion de l’AFD en Allemagne illustre le développement possible et rapide d’un parti d’extrême droite dans un milieu, comme en Wallonie, dont elle avait quasiment disparu.

D.Mo.


Des manifestations contre l’AfD ont lieu en Allemagne, mais ce parti prend de l’ampleur.

De la fin de la Seconde Guerre mondiale jusque dans les années 2010, l’extrême droite n’a pas réussi à se restructurer en Allemagne, et n’a pas réussi à dépasser les 5%.

Mais en 2013, le parti Alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne), ou AfD, s’est créé sur base de positions eurosceptiques et rapidement, les positions anti-immigration sont réapparues. L’année même de sa création, l’AfD a présenté des listes électorales et a récolté presque 5%, un record face aux autres formations depuis la guerre. En 2017, elle frôlait les 13%, devenant un parti avec lequel il faut désormais composer, susceptible d’influencer l'opinion et de répercuter ses interventions au sein des institutions dans lesquelles elle était présente.

Malgré un léger déclin en 2021, ce parti reste au-dessus du seuil de 10%, le rendant inhérent au système. L’été dernier, l’AfD a remporté une élection locale. Pour la première fois depuis la fondation de la République fédérale d’Allemagne, en 1949, l’extrême droite va diriger un arrondissement.

«Cet exemple doit nous alerter au niveau wallon et francophone, avertit Benjamin Biard. L'extrême droite n'est pas présente de manière structurelle en Wallonie depuis longtemps, mais elle pourrait, selon l'exemple allemand, se développer davantage. Personne finalement ne peut prétendre être immunisé ad vitam aeternam face à l'extrême droite.» 

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