L’ACV-CSC Metea réagit à la présence du secteur des garages dans la liste étendue des flexi-jobs présentée par le Premier ministre lors du discours de politique générale sur l’état de l’Union.
David Morelli
La centrale ouvrière rappelle en effet les difficultés de trouver du personnel technique, et le fait que les travailleurs avec de l’expérience décrochent de ce secteur, confronté à l’électrification du parc automobile et à un changement de business model des fabricants.
Metea développe des exemples témoignant de l’inopérabilité du système des flexi-jobs dans ce secteur: «en période de pointe, un mécanicien dans une centrale de pneus déplace en moyenne huit tonnes de jantes et de pneus par jour. L’encadrement de cette charge physique disparaît-il pour le travailleur qui exerce un flexi-job? Le travailleur en flexi-job devra toujours être de garde pour dépanner et équiper les clients de pneus adaptés pendant les mois d’hiver et au retour de la belle saison.» Par ailleurs, la centrale constate que les conditions fiscales et parafiscales avantageuses de l’introduction des flexi-jobs récompensent finalement les employeurs du secteur des car-wash, où le travail au noir sévit (jusqu’à 49% de contrôles positifs selon l’inspection).
«L’introduction de flexi-jobs ne permet en aucun cas de résoudre le problème de pénurie de personnel technique. Cette décision ne fera qu’évincer les travailleurs expérimentés, et accentuera à terme la pénurie de personnel. Les bons techniciens vont structurellement être évincés du secteur.» Plutôt que de recourir aux flexi-jobs dans ce secteur, «il faut investir dans un enseignement et une reconversion de qualité», conclut la centrale professionnelle.
Les 14 sous-secteurs pour lesquels le gouvernement prévoit une extension significative des flexi-jobs: