Laetitia Baldan, du secrétariat international de la CSCBIE, aborde l’après Coupe du monde au Qatar.
Propos recueillis par David Morelli
«C’est maintenant que les choses doivent changer car le monde entier aura les yeux tournés vers le Qatar. Notre crainte, c’est que les projecteurs qui éclairent actuellement la situation des migrants s’éteignent après la Coupe du monde. Alors qu’au Qatar, qu’il est toujours interdit aux travailleurs migrants de former des syndicats et d’y adhérer, nous souhaitons créer un centre pour les travailleurs migrants. L’objectif est d’avoir un endroit pour se regrouper, s’informer et être formés sur leurs droits et demander une assistance et des conseils juridiques. Ce centre devra être géré par des organisation syndicales et rester au Qatar de manière pérenne après la Coupe du monde.»
«On a un engagement avec l’URBSFA pour avoir encore des réunions après la Coupe du monde. Elle a également annoncé qu’elle irait encore au Qatar après la compétition pour faire le suivi de ce qui s’y passe. Le but, c’est aussi que les avancées soient pérennisées et fassent tâche d’huile dans les autres pays du Golfe.»
«Syndicalement, on se concentre déjà sur la Coupe du monde de 2026. Elle sera organisée de manière conjointe par les États-Unis, le Canada et le Mexique, pays où la situation syndicale est loin d’être parfaite. On est déjà, au niveau de l’IBB, en contact avec les syndicats de ces pays-là.»
«Nous avons également demandé à la Fifa que, avant l’attribution de l’organisation d’une Coupe du monde, les pays candidats aient soit adopté une charte en matière de respect des droits humains, soit se soient déjà engagés à avoir des avancées concrètes en la matière, ou s’y engagent d’ici à la Coupe du monde qu’ils organiseraient. La Fifa a énormément de chose à faire de son côté…»