L’importation de brame russe restera possible pour NLMK
L’entreprise NLMK pourra finalement continuer à importer des brames russes ces quatre prochaines années. Une bonne nouvelle pour l’emploi wallon.
Romane Heinen
L’importation d’acier russe a été autorisée pour quatre ans.
NLMK est une grande entreprise russe de sidérurgie implantée sur l’ancien site des forges à Clabecq, à Manage et à La Louvière. Elle emploie plus de 1.200 travailleurs en Belgique. Dans l’usine de Clabecq, on fabrique la tôle la plus fine au monde (3mm), résistante à l’abrasion et aux chocs. L’usine en produit à peu près 750.000 tonnes par année. NLMK La Louvière se concentre sur la fabrication de bobines laminées à chaud et à froid. Elle produit annuellement à peu près 1.700.000 tonnes d’acier.
Du fait des sanctions imposées à la Russie suite à la guerre en Ukraine, l’importation en Belgique de matières premières russes a été limitée. Cependant, changer l’approvisionnement impliquait de trouver de nouvelles matières premières d’une qualité équivalente, et de redemander des certifications pour celles-ci. Il faut en effet certifier la tôle pour qu’elle puisse être utilisée dans des domaines exigeant une qualité irréprochable: aéronautique, construction automobile, énergie, construction navale… Ce processus de certification, très long et exigeant, constituait une source de grande inquiétude pour les travailleurs des usines belges. Heureusement, en décembre, une solution a été trouvée par Wallonie Entreprendre, le gouvernement wallon, les syndicats et la direction: l’importation d’acier russe peut continuer pour les quatre prochaines années.
En marge de cette bonne nouvelle, les priorités syndicales restent inchangées; cette année, gagner les élections sociales en fait également partie! Les équipes NLMK souhaitent maintenir un emploi de qualité, assurer le suivi des investissements, de la sécurité au travail, de formations professionnelles (qui n’existaient pas auparavant) et des aménagements de fins de carrière pour ces métiers très lourds, dans un environnement de travail où le travailleur est constamment dans la poussière, le bruit et la pénombre.
Évoluer vers un acier plus écologique est une véritable volonté de NLMK.
Évoluer vers un acier plus vert et sortir du cliché de l’usine de sidérurgie ultrapolluante est d’ailleurs une véritable volonté de NLMK, qui continue à investir en ce sens, notamment via la possibilité de produire les brames eux-mêmes. Il est en effet plus intéressant, au niveau de la pollution ou de la qualité du matériau, de produire sur place que d’importer, de Chine par exemple. Les ouvriers en sont parfaitement conscients. Leurs emplois ont besoin de ce changement pour survivre. Pour la CSC, il y a d’ailleurs besoin d’un investissement massif pour créer de nouvelles technologies industrielles vertes: il ne faut pas opposer la question de l’emploi à la question environnementale. Les militants travaillent actuellement à l’ébauche d’un plan d’action afin de mettre ces changements en place et d’anticiper l’avenir.
Une brame est un bloc d’acier rectangulaire massif qui sert à créer de la tôle (plaque de métal fine pouvant aller jusqu’à quelques centimètres d’épaisseur) ou un «coil» (énorme bobine de tôle résultant du laminage à chaud, procédé industriel permettant de réduire l’épaisseur du métal en l’écrasant entre deux cylindres).