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L'info n°177/10/22

Pas de sanctions contre
les travailleurs malades!

Le 22 septembre dernier, le Parlement fédéral a voté les sanctions pour les malades de longue durée. La CSC et les Mutualités chrétiennes dénoncent ensemble l’entêtement avec lequel le monde politique s’obstine à imposer des sanctions aux malades de longue durée.

Le ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, a fait voter au parlement une loi qui vise à sanctionner financièrement les malades de longue durée. Concrètement, les malades qui «collaborent insuffisamment» à leur réintégration au travail risquent de voir leur allocation de maladie diminuée.

Il s’agit, par exemple, des travailleurs qui ne rempliraient pas le questionnaire de santé qui leur est envoyé après 10 semaines de maladie ou qui ne se présenteraient pas aux entretiens avec leur mutualité. Sur une allocation de 1.600 euros mensuelle, une retenue de 40 euros pourra être effectuée.

Mesure unanimement dénoncée

Cette mesure est pourtant unanimement dénoncée par les experts, les mutuelles, les associations de patients et les interlocuteurs sociaux. En effet, des études et des expériences menées à l’étranger révèlent que des sanctions en matière d'allocations ne fonctionnent tout simplement pas pour que les malades de longue durée retrouvent un emploi.

Brandir la menace d’une perte de revenu ne peut pas être une solution adéquate: elle mine la nécessaire confiance à l’égard du processus d’accompagnement, et rejette encore davantage dans la misère des personnes qui se trouvent déjà dans une situation très précaire. Seules une approche positive et globale ainsi qu’une politique individuelle et collective de réintégration sont susceptibles de porter leurs fruits.

Par ailleurs, il est d’autant plus incompréhensible d’adopter une telle mesure dans un contexte où de nombreuses personnes ont déjà des difficultés à boucler leur fin de mois. Et les ménages dont un membre est malade de longue durée sont encore plus vulnérables. À titre d’exemple, 40% d’entre eux doivent reporter des soins médicaux. Il est donc absurde qu’un ministre de la Santé publique pense qu’imposer une sanction financière à un groupe qui peine à financer les médicaments nécessaires puisse être une bonne mesure.

Des sanctions en matière d'allocations ne fonctionnent pas pour que les malades de longue durée retrouvent un emploi.

Détourner l’attention

De telles mesures de harcèlement ne sont pas efficaces, plongent les malades encore plus dans l’embarras et font l’impasse sur la cause principale d’un demi-million de malades de longue durée: le refus de s’attaquer au travail qui rend malade. Finalement, cette mesure semble ne servir qu’à détourner l’attention des véritables causes de l’augmentation du nombre de malades de longue durée: le vieillissement de la population en âge de travailler, l’âge de la pension retardée, des mesures de fin de carrière de plus en plus limitées et les conditions de travail qui rendent malades.

Être malade n'est pas un choix. Il faut s’attaquer au travail qui rend malade, pas au travailleur rendu malade!

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