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L'info n°1525/08/2023

Mons-La Louvière

Migr’action: pour un accueil inclusif des migrants 

Après deux ans de travail, le projet Migr’Action, dont la CSC Mons-La Louvière est à l’initiative, s’est clôturé avec la publication d’un guide de bonnes pratiques pour l’intégration des migrants.

David Morelli


Le guide Migr’Action est un plaidoyer adressé à l’UE.
 

La crise de l’accueil en Europe et les nouvelles vagues de migration (politiques, climatiques, etc.) ont considérablement augmenté le nombre d’intervenants devant faire face aux demandes de différents migrants, réfugiés et demandeurs d’asile. Les militants et permanents syndicaux en font désormais partie. Face à ce constat, trois syndicats européens (la CSC Mons-La Louvière, la CISL Abruzzes & Molise (Italie), et la CFDT Île-de-France) ainsi que des associations spécialisées dans l’accueil des migrants ont pris part à Migr’Action, un projet européen Erasmus+.

«Nous avons comparé la manière dont les personnes arrivent sur les territoires de nos trois pays, comment les demandes d’asile y sont traitées, et ce qui y est mis en place en matière d’intégration, explique Aurore De Keyzer, responsable nationale de la CSC Migrants. Nous sommes arrivés au constat que ces trois systèmes sont diamétralement opposés en termes d’accueil, d’accès à la formation ou à l’emploi. Pourtant, ce sont les mêmes fonds qui les financent au niveau européen. Comment, dès lors, être un syndical inclusif et accueillant pour les travailleurs migrants? Face au constat que nous avions trois façons vraiment différentes de travailler cette question, nous avons échangé au sujet de nos manières de fonctionner, et créé un guide de bonnes pratiques.»

Chacun peut jouer un rôle actif dans l’intégration des migrants.

Renverser la logique

Les partenaires sont convaincus de l’importance d’un accueil des migrants dans sa globalité pour que ceux-ci puissent connaitre leurs droits et développer leur capacité d’agir. Dans ce contexte, l’intégration doit répondre aux situations d’urgence des personnes migrantes, avec également l’objectif qu’elles soient intégrées sur le plus long terme dans le pays d’accueil. À cet égard, l’accès au marché de l’emploi apparaît capital. «En Belgique, si le migrant n’a pas de diplôme, c’est un parcours du combattant pour faire reconnaître ses compétences. Il faut assouplir cela, lui permettre d’accéder au marché de l’emploi de manière légale plus facilement, poursuit Aurore De Keyzer. On veut renverser la logique: laissons les migrants accéder à l’emploi avec toutes les garanties. Ils vont développer plus vite des compétences au niveau de la langue, de l’intégration et du vivre ensemble, parce qu’ils vont être plongés dans le bain du boulot».

Guide et plaidoyer

À travers les objectifs qu’il développe, le «Guide de bonnes pratiques» constitue un véritable plaidoyer adressé à l’Union européenne. «Nous voulons nous en servir comme un carnet de revendications commun, que nous espérons pouvoir élargir plus tard à des syndicats et associations d’autres pays d’Europe qui souhaiteraient proposer une route à suivre à leur gouvernement en matière de la migration». Si ce guide s’adresse aux professionnels de l’accompagnement et de l’accueil des nouveaux arrivants, son volet politique peut intéresser toute personne sensible à la question de la politique européenne en matière de migration. «Chacun peut jouer un rôle actif dans cette intégration, notamment en matière de lutte contre les abus ou les formes plus ou moins larvées d’esclavage et de traite d’êtres humains. Informer un travailleur sur ses droits, c’est aussi une forme de solidarité», conclut la responsable CSC Migrants.

L’OBJECTIF EST DE FAVORISER L’INTÉGRATION À LONG TERME DANS LE PAYS D’ACCUEIL.

© Migr'Action