Les personnes qui exercent une profession ne nécessitant aucune formation ou au maximum un diplôme de l’enseignement secondaire sont plus susceptibles de mourir prématurément que celles qui exercent un métier nécessitant un diplôme.
Rédaction Visie (adapt. DMo)
Les ouvriers du bâtiment font partie des catégories à risque.
En 2021, l’espérance de vie moyenne en Belgique était de 81,7 ans. Or, c’est loin d’être le cas pour tout le monde. Plusieurs études montrent que les personnes issues de milieux aisés vivent plus longtemps que celles issues de milieux défavorisés. Les hommes aisés, par exemple, vivent près de dix ans de plus que les hommes défavorisés. Pour les femmes, la différence est d’environ huit ans.
Selon une étude de l’Observatoire belge des inégalités, il existe également une forte corrélation entre la profession et l’espérance de vie. Selon les chercheurs, les personnes qui exercent une profession qui nécessite un diplôme plus élevé sont beaucoup moins susceptibles de mourir prématurément. Pour les journalistes, par exemple, ce taux s’élève à 16,6%. Les professeurs remportent la palme: pour eux, la probabilité d’un décès prématuré est 46,1% moins élevée. Les éboueurs ne sont pas aussi bien lotis: ils ont 65,9% plus de chances de mourir prématurément. Les ouvriers du bâtiment, les téléphonistes, les pompiers et les aides-ménagères, entre autres, se situent également dans la zone dangereuse.
Selon les chercheurs, ce phénomène peut s’expliquer notamment par les conditions de travail difficiles auxquelles ils sont exposés quotidiennement. De plus, les personnes qui exercent des professions plus susceptibles de provoquer des décès prématurés estiment généralement qu’elles sont en moins bonne santé. Maarten Hermans, expert bien-être au travail pour la CSC, le confirme: «Les professions qui présentent le plus de risques sont aussi celles que l’on cite le plus souvent lorsqu’il s’agit du travail qui rend malade. Les métiers pénibles, l’exposition à des substances nocives pour la santé, le stress et l’insécurité au travail, par exemple, réduisent le nombre moyen d’années de vie en bonne santé. Le travail qui rend malade va souvent de pair avec une rémunération plus faible, par exemple, ce qui a un impact majeur sur la position sociale et tout ce qui s’y rapporte».
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Source graphique: Observatoire belge des inégalités